

(lavoixdesentreprises.info) – Le pays s’efforce de se positionner comme un acteur incontournable sur le marché japonais du cacao. Grâce à un projet ambitieux soutenu par le Japon, le pays vise à exporter 5% du cacao consommé au Japon d’ici 2027, tout en respectant des normes de qualité strictes.
Le Cameroun ambitionne de se faire une place de choix sur le marché japonais du cacao, un secteur en pleine expansion. Le projet de Promotion de la compétitivité des produits camerounais et des partenariats commerciaux internationaux (Pics), bénéficiant d’un financement de 1,4 milliard FCFA par le Japon, constitue le fer de lance de cette initiative. Lors d’une rencontre tenue à Douala les 19 et 20 février 2025, Francis Aurélien Nzukou Djoughem, le coordonnateur national du projet, a dévoilé les objectifs : atteindre 5% des importations japonaises de cacao d’ici 2027.
Pour intégrer ce marché prestigieux, le Cameroun doit répondre à des exigences rigoureuses en matière de qualité, notamment l’absence de résidus chimiques et le respect des normes de certification. Actuellement, seules certaines variétés de cacao, en particulier celles issues des centres d’excellence et classées grade 1 et 2, satisfont ces critères. L’enjeu majeur pour le Cameroun sera donc d’augmenter la production conforme afin de s’assurer une présence durable sur le marché japonais.
Le Japon représente une opportunité stratégique pour les producteurs de cacao camerounais. Selon les estimations de Mordor Intelligence, le marché japonais du chocolat est évalué à 4,71 milliards de dollars en 2024 et devrait atteindre 5,11 milliards de dollars d’ici 2029, avec une croissance annuelle projetée de 1,66%. En 2023, le pays a importé 29 000 tonnes de chocolat, représentant une valeur de 176,7 milliards FCFA (290,7 millions de dollars), selon Statista. S’implanter dans ce secteur permettrait au Cameroun de diversifier ses marchés d’exportation, qui se concentraient jusqu’à présent principalement sur l’Europe, l’Asie et l’Amérique.
L’exportation de cacao constitue une source de revenus essentielle pour l’économie camerounaise. Pour la campagne cacaoyère 2023-2024, les recettes se sont élevées à 488,8 milliards FCFA, contre 265,35 milliards FCFA l’année précédente, soit une augmentation significative de 84%. L’intégration sur le marché japonais pourrait renforcer cette dynamique économique et offrir une réelle valeur ajoutée aux producteurs locaux. Le projet Pics ne se limite pas simplement à l’exportation de cacao ; il vise également à établir des relations commerciales entre les entreprises camerounaises et les acteurs japonais du secteur chocolaterie. D’après Francis Aurélien Nzukou Djoughem, l’objectif est de connecter au moins cinq entreprises camerounaises avec des partenaires japonais et d’améliorer les capacités des laboratoires d’analyse pour répondre aux normes exigées.
Ce projet est mis en œuvre en collaboration avec l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel, ainsi que les ministères du Commerce et de l’Agriculture. Le soutien technique et financier du Japon est un atout majeur pour sa réussite. Si ce projet aboutit, il pourrait ouvrir la voie à d’autres initiatives visant à renforcer la compétitivité du cacao camerounais sur la scène internationale. Avec cette nouvelle stratégie, le Cameroun mise sur la qualité et l’innovation pour conquérir un marché exigeant, tout en consolidant sa position de producteur de cacao sur le plan mondial.
Raphael Mforlem
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