
(LVDE) – Le Tribunal de Commerce de Libreville a rendu une décision en faveur de BGFI Holding Corporation, permettant au groupe bancaire de relancer son projet d’introduction en bourse. Cette décision marque un tournant stratégique pour le marché financier de la CEMAC.
Le 17 septembre 2025, le Tribunal de Commerce de Libreville a tranché en faveur de BGFI Holding Corporation dans un litige l’opposant à plusieurs actionnaires contestataires, représentant un tiers du capital de la société. Parmi ces actionnaires figuraient des entités telles que Sogafric Holding et Capella, ainsi que des individus tels que Julia Boutonnet et Boris Kerangall. Ces derniers avaient demandé l’annulation de l’Assemblée Générale Extraordinaire (AGE) tenue le 25 juin 2025, arguant que les conditions n’étaient pas propices pour des décisions aussi cruciales que celles portant sur l’augmentation de capital et l’introduction en bourse.
En rejetant ce recours, le tribunal a validé l’ensemble des résolutions adoptées lors de l’AGE, permettant à BGFI de relancer son projet d’entrée à la Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique Centrale (BVMAC). Cette décision redonne un élan à un projet qui pourrait transformer le paysage financier de la région.
BGFI Holding prévoit une augmentation de capital de plus de 15 milliards FCFA, portant son capital total de 141,6 à 157,3 milliards FCFA. La banque doit maintenant publier un nouveau calendrier pour cette opération, qui avait initialement été prévue pour le 15 juillet 2025, mais qui a été reportée au 31 juillet. Cette introduction en bourse est très attendue par les investisseurs et pourrait représenter l’une des opérations les plus significatives de l’histoire récente de la BVMAC, qui a souffert d’un dynamisme limité et d’une rareté des introductions en bourse.
L’opération ne se limite pas à un simple renforcement des fonds propres. Elle constitue également un signal fort en matière de gouvernance et de transparence financière, deux éléments de plus en plus exigés par les régulateurs et les partenaires financiers. BGFI Holding a souligné que « la reprise de cette importante opération s’effectuera très prochainement, conformément à la feuille de route arrêtée par ses organes de gouvernance. Une communication officielle apportant l’ensemble des précisions nécessaires suivra. »
Présent dans dix pays africains, BGFI Holding continue de déployer son plan stratégique « Dynamique 2025 », tout en préparant une feuille de route pour 2026-2030, axée sur le financement du développement et la croissance durable des économies africaines. Ce contexte d’expansion régionale souligne la volonté du groupe d’affirmer sa position sur le marché et de soutenir le développement des pays où il est implanté.
Cependant, cette victoire judiciaire ne masque pas les tensions internes persistantes. Certains actionnaires continuent de contester le rythme et la gouvernance de l’expansion du groupe, ce qui soulève des questions sur la cohésion au sein de la direction. Néanmoins, en validant l’AGE, la justice renforce la légitimité de la direction de BGFI et ouvre la voie à un repositionnement stratégique qui pourrait renforcer la crédibilité de la BVMAC.
L’introduction de BGFI sur le marché boursier représente un test de grande envergure, tant pour la solidité de la première banque d’Afrique centrale par fonds propres que pour la capacité de la BVMAC à jouer pleinement son rôle en tant que levier de financement des économies de la CEMAC. La réussite de cette opération pourrait encourager d’autres entreprises à envisager une cotation, dynamisant ainsi le marché boursier régional.
En somme, l’aboutissement de ce projet d’introduction en bourse par BGFI est non seulement un enjeu crucial pour le groupe, mais aussi un indicateur de la santé et de la vitalité du marché financier en Afrique centrale. Les mois à venir seront déterminants pour évaluer l’impact de cette initiative sur l’ensemble de l’écosystème financier de la région.
Tressy Chouente

