
Siege de la Bvmac a Douala
(LVDE) – Lors de la séance du 9 septembre 2025, la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale a enregistré une forte demande pour les actions de Socapalm et de Safacam, mais les investisseurs s’accrochent à leurs titres.
Située dans la capitale économique, Douala, la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC) a été, le 9 septembre 2025, le théâtre d’une dynamique particulière. Les investisseurs ont manifesté un intérêt marqué pour les actions de la Société des palmeraies du Cameroun (Socapalm) et de la Société africaine forestière et agricole du Cameroun (Safacam). Selon le Bulletin officiel de la cote (BOC), les carnets d’ordres ont enregistré des demandes impressionnantes de 344 actions Safacam et 920 actions Socapalm.
Pourtant, malgré cette demande croissante, les détenteurs de ces titres ont choisi de ne pas les céder. Ce phénomène illustre, d’une part, l’attrait des nouveaux investisseurs souhaitant profiter des performances encourageantes de ces entreprises, et d’autre part, la volonté des actionnaires actuels de conserver leurs avoirs. Les deux sociétés, filiales du groupe luxembourgeois Socfin, sont bien établies dans la production d’huile de palme et de caoutchouc, secteurs qui continuent d’être porteurs au Cameroun.
La position dominante de Socapalm et Safacam sur le marché camerounais de l’huile de palme est renforcée par une demande qui dépasse l’offre. Cette situation, exacerbée par un écart croissant entre la production et les besoins des industries de transformation, assure une stabilité financière à ces entreprises. Les perspectives de croissance dans ce secteur sont d’autant plus prometteuses que la consommation d’huile de palme reste élevée à la fois sur le marché local et international.

Pour illustrer cette dynamique, les performances financières des deux entreprises au terme de l’exercice clos le 31 décembre 2024 sont révélatrices. Safacam a réalisé un bénéfice net de 2,78 milliards FCFA, avec un dividende total de 442,1 millions FCFA distribué aux actionnaires, représentant moins de 20 % de son résultat net. Ce choix de ne pas distribuer la totalité des bénéfices témoigne d’une stratégie de réinvestissement pour soutenir la croissance future. De son côté, la Socapalm a surpassé ces résultats, distribuant un dividende global de 1,7 milliard FCFA à ses actionnaires.
Ces performances solides expliquent l’engouement des investisseurs pour les titres de ces entreprises, qui sont parmi les premières à avoir été cotées à la BVMAC. Leurs résultats financiers, couplés à des perspectives de marché favorables, donnent à ces actions une réputation de placements sûrs et rentables.
Cependant, cette situation soulève des questions quant à l’évolution future des cours de ces actions. La demande des investisseurs s’accompagne d’une volonté de conserver les titres, ce qui pourrait limiter la liquidité sur le marché. Les analystes financiers s’interrogent également sur la capacité des entreprises à maintenir leurs performances dans un environnement économique en constante mutation, notamment en ce qui concerne les prix des matières premières et l’évolution des politiques agricoles.
Tressy Chouente

