
(LVDE) – Les deux structures ont signé le 08 juillet 2025, un protocole d’accord visant à consolider leurs relations commerciales et à stimuler la croissance économique des deux pays, en réduisant les barrières tarifaires et non tarifaires.
Le 08 juillet 2025, un moment clé s’est déroulé au Centre d’affaires Maritime de Douala. Le Port Autonome de Douala (PAD) et le Conseil Centrafricain des Chargeurs (CCAC-RCA) ont signé un protocole d’accord pour renforcer leur coopération. Cet engagement s’inscrit dans le cadre de la Convention bilatérale signée entre le Cameroun et la République Centrafricaine le 22 décembre 1999, qui vise à garantir la liberté de transit des marchandises entre les deux nations. Les deux parties ont pour objectif de faciliter les formalités douanières et administratives pour le transit des marchandises via les voies définies.
Cyrius Ngo’o, directeur général du PAD, a souligné l’importance de cet accord : « La signature aujourd’hui du Protocole d’accord s’inscrit en droite ligne des directives gouvernementales en faveur de la facilitation des opérations de transit des marchandises des pays voisins sans littoral, en particulier la République Centrafricaine et le Tchad. » Il a ajouté que cette démarche vise à donner corps aux engagements étatiques pour le bénéfice des deux pays.
Le protocole d’accord vise à promouvoir le commerce international et à stimuler la croissance économique en réduisant les obstacles tarifaires et non tarifaires. Conformément aux termes de l’accord, le PAD s’engage à appliquer une tarification préférentielle pour les prestations portuaires destinées aux marchandises en transit. De plus, des opérations de formation et de sensibilisation seront mises en place pour les chargeurs centrafricains et tous les acteurs impliqués dans le transit portuaire.
En retour, le CCAC-RCA s’engage à favoriser le dialogue entre le PAD et les acteurs du trafic centrafricain afin d’éviter tout malentendu. Il est également prévu de sensibiliser les acteurs du commerce extérieur centrafricain sur les procédures et les avantages offerts par le PAD. Les chargeurs centrafricains seront encouragés à se rendre à la représentation du PAD à Bangui pour résoudre en temps réel leurs préoccupations liées au transit.
Cette initiative de coopération intervient dans un contexte de compétition intense. Le 28 avril dernier, le PAD avait déjà signé un protocole d’accord similaire avec le Conseil Tchadien des Chargeurs. Ces initiatives visent à contrer l’offensive équato-guinéenne, qui menace de détourner le transit des marchandises tchadiennes vers les ports de Guinée équatoriale. En effet, le 13 décembre 2024, une convention a été signée entre le Tchad et la Guinée équatoriale pour faciliter le passage des marchandises tchadiennes via les ports équato-guinéens, ce qui pourrait nuire aux plateformes portuaires camerounaises.
D’après les données de la douane camerounaise, le Tchad et la RCA, qui n’ont pas d’accès direct à la mer, font transiter respectivement 340 milliards FCFA et 55 milliards FCFA de marchandises depuis le Cameroun. La perte de ces volumes au profit des ports équato-guinéens serait un coup dur pour l’économie camerounaise.
L’accord signé entre le PAD et le CCAC-RCA représente donc une réponse stratégique à ces enjeux. En renforçant leurs liens commerciaux, les deux parties espèrent non seulement améliorer l’efficacité du transit, mais aussi stimuler la croissance économique de la région. Ce partenariat pourrait également servir de modèle pour d’autres collaborations entre le Cameroun et ses voisins sans littoral, en renforçant ainsi l’intégration régionale et en favorisant un climat d’affaires plus favorable.
Anatole Bidias

