
(lavoixdesentreprises.info) – Le 17 juin 2025, la séance de cotation à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac) a révélé l’état préoccupant du marché financier camerounais. Avec seulement une transaction réalisée, l’agro-industriel Socapalm, spécialisé dans la production d’huile de palme et de caoutchouc, a évité une nouvelle journée blanche à la Bourse de Douala.
Le 17 juin 2025, la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac), située à Douala, a une nouvelle fois montré les signes d’un marché financier en difficulté. La séance de cotation s’est conclue avec une unique transaction portant sur trois actions de la Société camerounaise de palmeraies (Socapalm), pour un montant total de 135 000 FCFA, soit 45 000 FCFA par titre. Ce chiffre, bien que symbolique, est révélateur d’une réalité plus sombre : la Bvmac a frôlé une nouvelle séance de cotation blanche, un événement qui mettrait en lumière l’atonie persistante du marché.
Selon le bulletin officiel de la cote (BOC), bien que 40 titres aient été demandés par des investisseurs, aucune transaction significative n’a pu être réalisée. Ce phénomène semble être lié à un déséquilibre entre les prix d’achat et de vente, incitant les détenteurs de titres à conserver leurs actions. Cette situation illustre non seulement le manque d’activité sur le marché, mais également une certaine méfiance des investisseurs, peut-être due à des instabilités économiques ou politiques qui pèsent sur le climat des affaires au Cameroun.
Les performances de la Bvmac, depuis sa création, suscitent des inquiétudes. En effet, le compartiment des obligations n’a enregistré aucune transaction, ce qui souligne l’absence d’intérêt du marché pour ces produits financiers. L’atonie actuelle du marché boursier camerounais n’est pas un phénomène isolé, mais plutôt le reflet d’un contexte économique global délicat, marqué par des défis structurels et conjoncturels. Les experts s’accordent à dire que ce marché a besoin d’une véritable réforme pour retrouver son dynamisme.
Pour revitaliser la Bvmac, plusieurs mesures sont envisagées. Parmi celles-ci, la digitalisation des opérations apparaît comme une priorité. En rendant les transactions plus accessibles, notamment pour les membres de la diaspora, on pourrait espérer attirer un plus grand nombre d’investisseurs. De plus, le fractionnement des titres pourrait permettre aux petits investisseurs de participer plus facilement à la Bourse, en rendant les investissements moins prohibitifs.
L’enjeu pour la Bvmac est de se réinventer et d’adapter ses pratiques aux réalités actuelles du marché. Les experts estiment que des initiatives visant à promouvoir la transparence et la confiance des investisseurs sont essentielles. La mise en place de mécanismes de régulation plus stricts pourrait également contribuer à rassurer les acteurs du marché, en leur offrant un cadre plus stable dans lequel investir.
Par ailleurs, le rôle de l’agro-industrie, représentée par des entreprises comme Socapalm, est crucial. En tant que pilier de l’économie camerounaise, l’essor de cette industrie pourrait également stimuler l’intérêt pour la Bourse, notamment à travers des projets d’expansion ou d’innovation. Le succès de Socapalm pourrait alors servir de modèle et inciter d’autres entreprises à envisager une cotation en Bourse.
Tressy Chouente