
(lavoixdesentreprises.info) – Le 10 mai 2025, à Douala, le constructeur de motos électriques Spiro a annoncé son implantation au Cameroun. Cette initiative vise à promouvoir la mobilité électrique dans le pays et à renforcer la présence de l’entreprise en Afrique centrale.
Le fabricant indien de motos électriques Spiro a officiellement marqué son entrée sur le marché camerounais. Cette décision stratégique, rendue officielle le 10 mai 2025, s’inscrit dans une volonté d’élargir son influence en Afrique centrale et d’accélérer l’adoption de la mobilité électrique dans les grandes agglomérations du pays. Avec cette initiative, Spiro entend non seulement répondre aux besoins croissants de transport durable, mais également participer à la transition énergétique de la région.
Dès juillet prochain, Spiro prévoit de lancer une flotte pilote composée de 100 motos électriques dans la capitale économique. Pour accompagner ce déploiement, la société mettra en place une vingtaine de stations d’échange de batteries, réparties tous les trois kilomètres. Cette infrastructure est essentielle pour assurer l’autonomie des véhicules, rendant leur utilisation pratique et accessible. Selon Rahul Gaur, directeur général de Spiro pour l’Afrique de l’Ouest et le Cameroun, « le coût d’utilisation est estimé à 1 500 FCFA pour 100 kilomètres, un coût nettement inférieur à celui des motos thermiques. » Cette approche économique pourrait séduire de nombreux usagers et faciliter l’intégration des motos électriques dans le quotidien des Camerounais.
Le cadre réglementaire actuel au Cameroun constitue un atout majeur pour l’implantation de Spiro. En effet, la loi de finances 2025 exonère les véhicules électriques de droits d’accises et réduit de 50 % la base imposable sur les motos, les batteries et les bornes de recharge neuves, et ce, pendant deux ans. Cette mesure incitative s’inscrit dans une stratégie plus large des autorités visant à encourager le développement d’une filière locale dédiée à la mobilité propre. En soutenant l’émergence d’un marché vert, le gouvernement camerounais montre sa détermination à lutter contre la pollution et à promouvoir des alternatives durables.
À moyen terme, Spiro nourrit des ambitions encore plus grandes. L’entreprise prévoit d’ériger une usine d’assemblage de motos électriques sur le sol camerounais, accompagnée de stations de maintenance. Ce projet ambitieux devrait créer plusieurs centaines d’emplois, tant directs qu’indirects. D’après les informations fournies par le responsable Afrique de l’Ouest, chaque station d’échange nécessitera environ 3,5 employés, sans compter les techniciens et ingénieurs indispensables pour faire fonctionner l’usine et assurer le service après-vente. Une telle initiative pourrait dynamiser l’économie locale et offrir de nouvelles perspectives professionnelles aux Camerounais.
Le financement de cette expansion est soutenu par un montant de 29,1 milliards de FCFA, obtenu en mai 2024 auprès de la Banque africaine d’Import-Export (Afreximbank). Ce capital permettra à Spiro de renforcer son réseau de stations automatisées et d’introduire de nouveaux modèles de véhicules adaptés aux spécificités et aux besoins du marché local. Cette démarche proactive illustre l’engagement de l’entreprise à fournir des solutions de transport qui répondent aux réalités du terrain.
Fondée en 2019, Spiro a su s’imposer rapidement sur le continent africain. Présente dans six pays, notamment le Togo, le Bénin, le Nigeria, le Kenya, l’Ouganda et le Rwanda, l’entreprise revendique plus de 3 millions de motos électriques en circulation, qui ont parcouru plus de 340 millions de kilomètres en Afrique. Ce parcours témoigne de la reconnaissance et de l’acceptation croissantes des motos électriques en tant qu’alternative viable aux modes de transport traditionnels.
Anatole Bidias