
(lavoixdesentreprises.info) – La Société nationale des mines (Sonamines) a récemment acquis une participation dans Quarrycam, une entreprise dédiée à l’exploitation de gisements de marbre dans le Nord du Cameroun, marquant ainsi un pas vers la valorisation des ressources naturelles du pays.
Depuis décembre 2024, la Société nationale des mines (Sonamines) a officiellement intégré le capital de Quarrycam, une société créée par les Cimenteries du Cameroun (Cimencam) pour l’exploitation de marbre dans les zones de Biou Sud et de Bidzar Bloc B, situées dans le département du Mayo-Louti, au Nord du pays. Ce développement fait suite à un cadre légal instauré par le Code minier de 2023, qui stipule que l’État peut prendre des participations dans des sociétés minières en phase d’exploitation.
Cette initiative résulte de plusieurs mois de négociations entre Sonamines et le Groupe Lafarge, propriétaire de Cimencam, et s’inscrit dans le respect des dispositions légales, notamment les articles 47 et 48 de la loi du 19 décembre 2023. Ces articles confèrent à Sonamines le rôle de représentant de l’État dans les sociétés minières impliquées dans l’exploitation industrielle. Cette intégration est perçue par Sonamines comme une avancée majeure pour garantir les intérêts de l’État dans le secteur minier et pour optimiser l’utilisation de ses ressources naturelles.
D’un point de vue économique, les bénéfices qui en découlent pour l’État sont significatifs. Les dispositions législatives favorables à l’État, intégrées dans les accords d’actionnaires de Quarrycam, ouvrent la voie à une rentabilité accrue des activités minières. Cela se traduira par un versement de dividendes issus de l’exploitation de Quarrycam et, dès le début de la production commerciale, par un partage de la production en nature, ce qui est prévu jusqu’à la fin du projet.
Le processus d’obtention des permis d’exploitation pour Cimencam a été long. En effet, la société a reçu le permis de recherche en 2012 pour les gisements de Biou Sud et de Bidzar Bloc B, mais il a fallu attendre plus de dix ans pour obtenir les autorisations d’extraction. Quarrycam S.A. a pour objectif de renforcer les opérations de Cimencam, qui exploite déjà des ressources telles que le marbre et le calcaire pour la production de ciment dans la région, notamment à Figuil. Bien que les sites ne soient pas contigus, leur exploitation conjointe est jugée économiquement viable.
Les études géologiques ont révélé des réserves exploitables estimées à 101,9 millions de tonnes, avec 85,2 millions de tonnes localisées à Biou Sud et 16,7 millions de tonnes à Bidzar. Les prévisions de Cimencam S.A. indiquent une extraction annuelle de 1,059 million de tonnes à Biou Sud sur une durée d’environ 80 ans, et de 0,668 million de tonnes à Bidzar sur une période de 25 ans. Cela représente une production annuelle totale de 1,727 million de tonnes, qui sera principalement utilisée pour fabriquer du clinker, un élément essentiel dans la production de ciment.
En intégrant Quarrycam, la Sonamines ne se contente pas d’affirmer la présence de l’État dans le secteur minier, mais elle vise également à maximiser les retombées économiques pour le pays. Ce partenariat pourrait également stimuler l’emploi local et favoriser le développement de l’industrie minière au Cameroun, en renforçant la capacité d’exploitation des ressources naturelles. Ce mouvement stratégique est donc une étape clé pour le Cameroun, qui cherche à valoriser ses richesses minérales tout en garantissant une gestion responsable et durable de son patrimoine naturel.
T.C.
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