

(lavoixdesentreprises.info) – Dans son adresse à la nation du 31 décembre 2024, le Chef de l’État, S.E. Paul Biya, a mis en avant des secteurs clés de l’économie camerounaise, tels que la production de carreaux, l’exploitation minière et l’agriculture, comme étant des moteurs de croissance qui permettront au pays d’atteindre un taux de 4,1 % à fin 2025. Retour sur les enjeux économiques et les perspectives de cette industrialisation.
L’industrialisation du Cameroun apparaît comme une priorité stratégique dans le discours de Paul Biya, qui a souligné, lors de son adresse à la nation, le rôle crucial de divers secteurs dans la transformation économique du pays. Parmi ceux-ci, la production de carreaux, l’exploitation des gisements de fer et la transformation des produits agricoles tels que les céréales, tubercules et produits laitiers émergent comme des leviers potentiels pour stimuler la croissance. La projection d’un taux de croissance de 4,1 % à fin 2025 reflète une ambition claire pour un pays qui s’efforce de consolider sa résilience économique face à des défis globaux.
Avant d’y parvenir, il est important de rappeler qu’en 2024, le Cameroun a su démontrer sa capacité à faire face à des chocs exogènes, notamment la guerre en Europe de l’Est, les tensions au Proche-Orient et les fluctuations des marchés des matières premières. Malgré un contexte international difficile, l’économie a enregistré une croissance de 3,8 % en 2024, témoignant d’une dynamique positive renforcée par des mesures gouvernementales ciblées. La réduction de l’inflation, passant de 7,4 % en 2023 à 5 % en 2024, est un indicateur de l’efficacité des politiques mises en place pour stabiliser le pouvoir d’achat des Camerounais.
L’intégration de l’import-substitution dans les secteurs agropastoral et halieutique est déterminante pour réduire le déficit commercial et garantir la souveraineté alimentaire. Les résultats de cette stratégie, avec la production significative de semences et de farine, sont encourageants et augurent une amélioration continue dans les années à venir. L’élargissement du répertoire des produits exportés, notamment avec l’inclusion de l’aluminium, montre une diversification nécessaire de l’économie.
La réforme de la Société Nationale des Investissements est un point tournant, transformant cet organisme en un acteur clé pour attirer des investissements productifs. La création de zones économiques, telles que celle du Port Autonome de Kribi, dédiée à la transformation de matières premières, illustre les efforts déployés pour structurer l’économie autour d’industries performantes. La politique d’excellence qualitative, en particulier dans le secteur du cacao, permet aux producteurs de bénéficier de prix avantageux sur le marché.
L’industrialisation se concrétise aussi par des projets ambitieux, comme l’ouverture de la plus grande usine de production de carreaux en Afrique Centrale à Bipaga, qui a généré plus de 2500 emplois directs. Cette initiative est symptomatique d’une volonté politique d’ériger le secteur industriel en pierre angulaire de l’émergence économique. L’entrée en service d’une sixième cimenterie témoigne également d’un dynamisme industriel qui pourrait contribuer à la baisse des prix et à l’accessibilité des matériaux de construction, essentiels pour le développement des infrastructures.
Les perspectives dans le secteur minier sont tout aussi prometteuses. L’exploitation imminente des gisements de fer et de bauxite dans les localités de Kribi-Lobe, Bipindi-Grand Zambi et Mbalam-Nabeba constitue une opportunité de créer des ressources financières pour financer le développement. La signature de conventions d’exploitation pour ces ressources stratégiques ouvre la voie à une exploitation plus efficace et structurée, renforçant ainsi la capacité du pays à se projeter sur le marché international.
En somme, l’industrialisation du Cameroun, selon Paul Biya, portée par une vision claire et des actions concrètes, apparaît comme une réponse pertinente aux défis économiques actuels. La mise en œuvre de stratégies adaptées permettra non seulement de stimuler la croissance à 4,1 % à fin 2025, mais aussi de construire une économie plus résiliente et diversifiée, capable de répondre aux besoins de sa population et de se positionner favorablement sur la scène internationale.
Raphaël Mforlem
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