
(LVDE) – Le Cameroun et le Fonds International de Développement Agricole (Fida) ont annoncé, le 25 septembre 2025 à Yaoundé, un programme ambitieux de plus de 130 millions de dollars visant à dynamiser l’entrepreneuriat rural et à renforcer l’inclusion économique des jeunes et des femmes.
Dans un contexte où l’agriculture demeure un pilier essentiel de l’économie camerounaise, une nouvelle étape majeure a été franchie le 25 septembre 2025. Lors d’une audience entre le Ministre des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Économie Sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa), Achille Bassilekin III, et le Représentant Résident du Fida pour l’Afrique Centrale, Éric Rwabidadi, un partenariat stratégique a été scellé. Ce programme, dont la mise en œuvre débutera au premier trimestre 2026, mobilisera plus de 130 millions de dollars, soit environ 81 milliards FCFA. Son objectif principal est de favoriser la création d’emplois et d’intégrer les jeunes et les femmes dans les chaînes de valeur agricoles tout en consolidant l’écosystème entrepreneurial rural.
Cette rencontre, qui a rassemblé des acteurs clés, a permis d’évaluer les résultats des initiatives précédentes. Le Projet Pilote d’Entrepreneuriat Agricole (Ppea) et d’autres initiatives innovantes axées sur l’agriculture durable et la valorisation des ressources naturelles, comme le bambou et le rotin, ont été mis en avant. Ces projets, finalisés en 2023, ont jeté les bases d’une collaboration plus vaste, permettant aux deux institutions de passer à une échelle supérieure, tant sur le plan technique que financier.
Le ministre Bassilekin III a également souligné les priorités stratégiques du gouvernement camerounais. Parmi celles-ci, la création d’un fonds de garantie pour aider les jeunes entrepreneurs à accéder au crédit, ainsi que le soutien à leur transition vers le secteur formel, figurent en bonne place. Le Programme d’Appui au Développement des PME (PAD-PME) sera renforcé, tout comme les dispositifs d’incubation et de mentorat, qui sont cruciaux pour accompagner les jeunes et les femmes dans les filières agricoles.
Le Fida, en tant qu’institution spécialisée des Nations Unies, joue un rôle clé dans le soutien à la lutte contre la pauvreté rurale. Avec son Bureau Sous-Régional à Yaoundé, il coordonne plusieurs programmes, tels que le PEA-Jeunes et le Padfa II. Ces initiatives visent à améliorer la durabilité et l’inclusion économique dans les régions les plus vulnérables du pays. La convergence des priorités entre le Minpmeesa et le Fida permet d’envisager une coopération fructueuse, axée sur des résultats concrets et une portée élargie.
Ce partenariat revêt une importance particulière dans un pays où les défis liés à l’emploi et à la sécurité alimentaire sont pressants. En effet, selon les dernières statistiques, près de 40 % de la population camerounaise vit en dessous du seuil de pauvreté, et le taux de chômage des jeunes atteint des niveaux alarmants. Ainsi, l’annonce de ce programme de 130 millions de dollars représente un tournant décisif pour l’entrepreneuriat rural. Il est conçu pour transformer le paysage économique local, en favorisant l’émergence d’entreprises viables et durables.
La volonté commune du Cameroun et du Fida de stimuler l’inclusion économique des jeunes et des femmes s’inscrit dans un cadre plus large, celui des Objectifs de Développement Durable (ODD). L’accent mis sur l’éradication de la pauvreté, la création d’emplois décents et la croissance économique marque une avancée significative vers un avenir plus prospère et équitable pour tous.
Rappelons que ce nouvel accord entre le Cameroun et le Fida est bien plus qu’un simple financement ; il représente une véritable feuille de route pour le développement rural et l’entrepreneuriat inclusif, témoignant d’un engagement renouvelé en faveur d’un avenir meilleur pour les populations vulnérables. Le chemin est désormais tracé pour un impact durable, capable de transformer les vies et d’ouvrir de nouvelles perspectives pour l’économie camerounaise.
Raphael Mforlem

