
(lavoixdesentreprises.info) – L’Africa CEO Forum 2025, qui s’est ouvert le 12 mai 2025 à Abidjan, met l’accent sur la création d’une nouvelle dynamique entre les secteurs public et privé. L’objectif est de redéfinir les perspectives du continent africain, en réunissant plus de 2 000 dirigeants venus de plus de 90 pays.
Sous l’égide du président ivoirien, Alassane Ouattara, la 12e édition de cet événement, fruit d’une collaboration entre Jeune Afrique Media Group et la Société financière internationale (SFI), s’attache à identifier des solutions face aux défis rencontrés par l’Afrique. Ces défis incluent les répercussions de chocs exogènes, tels que la diminution de l’aide internationale et l’augmentation des coûts liés à la dette, tout en explorant les possibilités offertes par la coopération Sud-Sud. La présence du président Ouattara revêt une importance particulière, intervenant à moins de six mois des élections présidentielles en Côte d’Ivoire.
Dans son allocution inaugurale, le président Ouattara a souligné les transformations profondes qui affectent les sphères géopolitiques, économiques et financières mondiales. Il a mis en avant la résilience de la Côte d’Ivoire, qui affiche une croissance robuste grâce à un cadre macroéconomique solide, soutenu par des investissements conséquents du secteur privé. Il a également insisté sur la nécessité de renforcer le commerce intra-africain, de poursuivre la transformation des matières premières et d’accélérer la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Il a exprimé l’espoir que cette édition de l’Africa CEO Forum soit un catalyseur d’engagements concrets et ambitieux.
Le forum, qui se déroule sur deux jours au Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire, rassemble des acteurs clés des secteurs public et privé, avec l’ambition de forger un nouveau pacte pour accélérer la transformation économique du continent. L’accent est mis sur la gouvernance économique, perçue comme un élément déterminant pour attirer les investissements et instaurer la confiance.
Les discussions s’articulent autour de trois axes prioritaires : le renforcement de la gouvernance économique pour améliorer l’efficience des politiques publiques et favoriser une approche gouvernementale plus stratégique ; l’optimisation des politiques publiques en adaptant les réglementations aux besoins spécifiques des entreprises africaines ; et l’accélération de la mise en œuvre de la ZLECAf afin de construire un marché continental et de promouvoir les acteurs économiques africains.
L’événement bénéficie d’une participation de haut niveau, avec la présence des chefs d’État Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire), Bassirou Diomaye Faye (Sénégal), Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud), Mohamed Ould Ghazouani (Mauritanie) et Paul Kagame (Rwanda). Les Premiers ministres Robert Beugré Mambé (Côte d’Ivoire), Kassim Majaliwa Majaliwa (Tanzanie), Amadou Oury Bah (Guinée) et Joseph Dion Ngute (Cameroun) sont également présents.
Plus de 900 PDG participent à ce forum, parmi lesquels des personnalités influentes du monde des affaires et de la finance, telles que Christel Heydemann (Orange), Aigboje Aig-Imoukhuede (Access Holdings), Samaila Zubairu (AFC), Soren Toft (MSC), Françoise Lombard (Proparco), Aïda Diarra (Visa), Serge Ekué (BOAD), Thierry Hebraud (MCB), Philippe Labonne (AGL), Christian Stammkoetter (Danone), Fatoumata Sanogo (Petroci), ainsi que la star de l’Afrobeats, Davido.
Amir Ben Yahmed, PDG de Jeune Afrique Media Group, a souligné que l’Afrique est confrontée à de nouveaux défis, tels que la crise de la dette. Il a insisté sur la nécessité d’améliorer la qualité des politiques publiques et de la gouvernance économique, et de renforcer la capacité du continent à collaborer avec le secteur privé pour stimuler la croissance.
Makhtar Diop, directeur général de la SFI, a mis en avant le potentiel immense de l’Afrique, qui reste largement inexploité. Il a plaidé pour la mobilisation de capitaux privés vers une Afrique compétitive et productive, et pour un nouveau pacte entre les entreprises et les décideurs publics.
Un moment clé de l’événement sera le débat public entre les candidats à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), animé par Nicholas Norbrook, rédacteur en chef de The Africa Report. La présence de certains dirigeants, tels que Cyril Ramaphosa, Mohamed Ould Ghazouani et Bassirou Diomaye Faye, est en partie motivée par leur soutien aux candidats à cette élection, prévue fin mai. La participation de Paul Kagame est interprétée comme une tentative de consolider son soutien, dans un contexte de tensions persistantes entre son pays et la République démocratique du Congo.
Raphaël Mforlem