
(lavoixdesentreprises.info) – Ce butin, composé de cocaïne, de méthamphétamine et d’éphédrine, a été découvert dans des dispositifs de transport sophistiqués par le groupement douanier Littoral II.
Le 16 avril 2025, le ministre délégué aux Finances, Yaouba Abdoulaye, a annoncé une saisie impressionnante de drogue par les agents des douanes au Cameroun. Cette opération a permis d’intercepter 70 kg de substances illicites, estimées à 1,7 milliard FCFA, soit environ 3 millions de dollars. L’interception a eu lieu à l’aéroport international de Douala, où les produits stupéfiants provenaient d’Afrique du Sud. D’après les autorités, la drogue était habilement dissimulée dans treize pompes à air modifiées, rendant leur détection par rayons X presque impossible.
Les services douaniers ont précisé que cette cargaison avait été acheminée au Cameroun en deux envois distincts, respectivement les 12 et 18 mars 2025, via des vols de la compagnie RwandAir. À l’arrivée, un individu s’était présenté pour récupérer les colis, prétendument envoyés par un compatriote camerounais actuellement recherché par les autorités. La saisie a été facilitée grâce à des informations internationales concernant de nouvelles techniques de dissimulation des drogues, ce qui témoigne d’une coopération accrue dans la lutte contre le trafic de stupéfiants.
Actuellement, les substances saisies sont sous scellés et entreposées dans les locaux des douanes, en attendant leur transfert aux autorités compétentes. Mvondo Elanga, commandant du groupement Littoral II, a affirmé que la procédure judiciaire suit son cours, conformément aux lois en vigueur. Cette saisie est d’ailleurs considérée comme la plus importante réalisée jusqu’à présent aux frontières du pays. Pour mettre cela en perspective, le 30 mai 2024, les douaniers avaient déjà intercepté une cargaison de 24 kg de cocaïne en provenance de São Paulo, au Brésil, d’une valeur dépassant 2 millions de dollars. De plus, quelques mois auparavant, 15 kg de cocaïne avaient été saisis sur un vol de Turkish Airlines, représentant une valeur d’environ 600 millions FCFA.
Cependant, bien que ces saisies soient significatives, elles ne semblent pas avoir un impact réel sur la consommation de drogues au Cameroun. Selon des données récentes fournies par le ministère de la Santé publique, parmi les 2057 patients traités dans les Centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie, 689 étaient consommateurs de cannabis, faisant de cette substance la plus répandue dans le pays. L’alcool et le tabac suivent, respectivement avec 378 et 366 cas. Les autres drogues, y compris la cocaïne (219), le tramadol (260) et les amphétamines (24), montrent également une présence inquiétante, témoignant de la nécessité d’une approche plus holistique pour aborder la problématique de la consommation de drogues au Cameroun.
Cette situation soulève des questions sur l’efficacité des mesures en place pour endiguer le fléau de la drogue dans le pays. Les autorités doivent renforcer leurs efforts de prévention et d’éducation pour sensibiliser la population aux dangers des drogues, tout en continuant à intensifier la lutte contre le trafic. L’interception de ces cargaisons importantes de drogues reste une étape cruciale, mais il est essentiel d’accompagner ces actions de politiques de santé publique adaptées pour véritablement lutter contre la consommation de drogues et ses conséquences sur la société.
Raphaël Mforlem
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