

(lavoixdesentreprises.info) – L’institution financière mondiale a récemment accordé un prêt substantiel de 240 milliards FCFA au Cameroun dans le but de renforcer la résilience économique du pays, d’améliorer la transparence budgétaire et d’optimiser la mobilisation des ressources fiscales, face à des défis budgétaires croissants.
Le 14 mars 2025, le Groupe de la Banque mondiale a donné son feu vert à l’octroi de deux financements totalisant 400 millions de dollars, soit environ 240 milliards FCFA, destinés à soutenir le Cameroun. Ces fonds visent à renforcer la résilience économique du pays, à améliorer la transparence des finances publiques et à favoriser la mobilisation des ressources fiscales. Ce soutien arrive à un moment où le pays fait face à une pression budgétaire accrue, avec des prévisions de recettes douanières s’élevant à 1 144 milliards FCFA et des recettes fiscales atteignant 3 317,8 milliards FCFA pour l’année 2025, tout en visant une augmentation progressive de la pression fiscale à 14 % du PIB.
Le premier volet de ce financement, intitulé « Financement des politiques de développement pour la soutenabilité budgétaire et la croissance inclusive et durable (DPF) », a pour objectif de stabiliser les finances publiques du Cameroun tout en encourageant une croissance économique durable et inclusive. Bien que le montant alloué à ce volet n’ait pas été précisé, il est crucial pour aider le pays à mettre en œuvre des réformes nécessaires à la pérennité budgétaire et à l’amélioration des services sociaux. Cheick Fantamady Kante, directeur de division de la Banque mondiale pour le Cameroun, a souligné l’importance de ce soutien, affirmant qu’il permettra au gouvernement de réaliser des réformes audacieuses et de poser les bases d’un développement d’infrastructures durables.
Le second financement, connu sous le nom de « Impact » (Améliorer la performance, la responsabilité et la transparence), se présente sous la forme d’un Programme pour des Résultats (PforR). Son but est d’optimiser la mobilisation des ressources intérieures en renforçant la transparence et l’efficacité des dépenses publiques, en particulier dans les secteurs prioritaires tels que la santé et l’accès à l’eau potable. Ce financement a pour ambition de rediriger les ressources vers les populations les plus vulnérables, en améliorant la gestion du Trésor public, en augmentant les recettes fiscales des municipalités et en renforçant la transparence ainsi que la supervision des entreprises publiques.
La Banque mondiale a mis en lumière les défis auxquels le Cameroun fait face en matière de mobilisation des recettes fiscales, qui sont actuellement inférieures au seuil de 15 % du PIB, seuil jugé nécessaire pour garantir des services publics de qualité. Le pays souffre d’une collecte insuffisante de l’impôt sur le revenu des personnes physiques (Irpp) et d’un recouvrement de l’impôt sur les sociétés (IS) en deçà de la moyenne régionale et mondiale, se chiffrant à seulement 2,3 %.
Le Document de programmation économique et budgétaire à moyen terme pour la période 2025-2027, publié par le ministère des Finances, prévoit des recettes fiscales et douanières s’élevant à 4 410,7 milliards FCFA pour l’année 2025, avec une augmentation prévue à 4 806,7 milliards FCFA en 2026, et atteignant 5 238,8 milliards FCFA en 2027. Cette dynamique financière s’inscrit dans une volonté de réformer les structures économiques du pays et de garantir une meilleure qualité de vie à l’ensemble de la population.
Les initiatives mises en place par la Banque mondiale témoignent d’un engagement fort envers la stabilité économique du Cameroun, en permettant au gouvernement de mettre en œuvre des réformes nécessaires pour assurer une croissance durable et améliorer les conditions de vie des citoyens.
A.Y.
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