
(lavoixdesentreprises.info) – La Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique Centrale (Bvmac) fait face à un désintérêt croissant des investisseurs, comme en témoignent les récentes séances de cotation. L’absence totale de transactions soulève des questions sur l’attractivité de ce marché financier.
Au cours des séances de cotation des 14, 17 et 21 février 2025, un événement sans précédent s’est produit à la Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique Centrale (Bvmac) : aucune transaction n’a été réalisée, tant pour les actions que pour les obligations. Cette situation alarmante met en lumière un désengagement marqué des investisseurs envers ce marché financier sous-régional.
Implantée dans la capitale économique, Douala, la Bvmac propose des séances de cotation six jours par semaine pour les valeurs qui y sont inscrites. Cependant, cette activité boursière a récemment été frappée par une stagnation sans précédent. Les prix des actions sont restés constants, et la capitalisation boursière n’a pas bougé, se maintenant à 431,96 milliards FCFA. Le flottant, quant à lui, est également resté figé à 62,46 milliards FCFA.
Ce phénomène est d’autant plus préoccupant que des offres d’achat et de vente existent bel et bien sur le marché. Néanmoins, le fossé entre les prix demandés par les vendeurs et ceux proposés par les acheteurs empêche toute concrétisation de transactions. Parmi les titres les plus affectés figurent 6 727 actions de SCG-Ré, 1 378 actions de La Régionale et 552 actions de Socapalm, illustrant ainsi les difficultés rencontrées par les investisseurs.
Le compartiment obligataire ne fait pas exception à cette inertie. Le 21 février 2025, aucune transaction n’a été enregistrée, et l’encours des dettes cotées reste bloqué à 1 488,59 milliards FCFA. Bien que cette stagnation soit plus courante dans le domaine obligataire, elle souligne également une perte d’intérêt pour les titres financiers régionaux.
Plusieurs raisons peuvent expliquer ce phénomène alarmant. D’abord, la liquidité insuffisante du marché constitue un obstacle majeur, limitant la possibilité de revendre rapidement les actifs. De plus, le manque de diversification des instruments financiers, associé à l’absence d’émetteurs attractifs, limite l’attrait de la Bvmac. Enfin, la prudence des investisseurs face aux incertitudes économiques et réglementaires influe négativement sur l’activité boursière.
Pour remédier à cette situation préoccupante, plusieurs mesures pourraient être envisagées. Une incitation fiscale améliorée, accompagnée d’une promotion renforcée de la Bvmac, ainsi qu’une diversification des produits financiers pourraient raviver l’intérêt des investisseurs. Sans une intervention rapide de la part des autorités et des acteurs du marché, la Bvmac risque de s’enliser davantage dans cette spirale de stagnation, menaçant ainsi son rôle et sa pertinence dans le paysage financier régional.
Sorelle Ninguem
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