(lavoixdesentreprises.info) – La première édition des Rencontres Économiques du Cameroun (REC) s’est ouverte le 26 février 2025 à Yaoundé. Organisées par le Gécam, le président Célestin Tawamba a, dans son allocution, relevé les défis structurels et conjoncturels qui freinent le développement du pays. Il a également appelé à une action collective pour surmonter ces obstacles et promouvoir une croissance durable.
L’année 2025 s’inscrit déjà dans l’histoire comme une période charnière pour le Cameroun. Le pays, riche en ressources naturelles et humaines, fait face à des défis de développement majeurs qui nécessitent une attention urgente. La récente allocution de Célestin Tawamba, président du Groupement des Entreprises du Cameroun (Gécam), met en lumière les complexités de la situation économique actuelle et la nécessité d’une action concertée.
Malgré un potentiel énorme, le Cameroun est confronté à une dette publique alarmante, qui atteint deux fois le budget national. Pour 2024, le service de la dette s’élève à 1.700 milliards FCFA, avec une prévision de près de 2.000 milliards en 2025. Cette réalité financière pèse lourdement sur l’économie et limite les investissements dans des infrastructures essentielles. En effet, les routes sont dans un état de délabrement avancé, ce qui entraîne des coûts logistiques prohibitifs et nuit à la compétitivité des entreprises.
Le taux de chômage officiel, bien que se chiffrant à environ 6 %, masque un problème plus profond de sous-emploi, qui touche plus de 62 % de la population active selon l’Institut national de la statistique. Cette situation soulève des questions sur l’efficacité des politiques de l’emploi mises en place et souligne la nécessité de réformes structurelles pour créer des opportunités réelles pour les jeunes et les travailleurs.
L’environnement fiscal du pays est également un sujet de préoccupation. Critiqué pour sa complexité et son iniquité, le système fiscal ne parvient pas à générer les ressources nécessaires pour soutenir un développement soutenu. Le taux de croissance, stagné autour de 4 %, est insuffisant pour répondre aux besoins croissants de la population. Ce contexte économique impose un changement de paradigme, où le secteur privé doit jouer un rôle central dans la relance et la transformation de l’économie.
Les REC se présentent comme une plateforme essentielle de dialogue entre le secteur privé et l’État. Dans son discours, Tawamba appelle à une collaboration authentique pour affronter les défis structurels qui freinent la croissance. Le secteur privé, en tant que moteur d’innovation et de création d’emplois, doit être intégré dans la formulation des politiques publiques. La transparence et la participation sont des conditions sine qua non pour garantir que les décisions économiques reflètent les besoins réels des citoyens.
La présence de figures influentes, comme Tony Elumelu, lors de cet événement souligne l’importance de l’engagement privé dans le développement économique. Sa fondation, qui a investi 100 millions de dollars pour soutenir l’entrepreneuriat en Afrique, est un exemple inspirant de la manière dont le secteur privé peut catalyser le changement. Son implication dans ces rencontres est un signal fort de la nécessité d’un partenariat entre le Cameroun et ses voisins pour construire une économie résiliente et dynamique.
Le moment est venu pour le Cameroun de se réinventer. En intégrant des mécanismes de gouvernance économique plus inclusifs, le pays peut capitaliser sur ses atouts naturels et humains. Les REC doivent servir de tremplin pour développer des initiatives qui soutiennent l’entrepreneuriat et favorisent l’innovation. La mise en place d’un cadre formel de dialogue permettra de mieux aligner les priorités des décideurs avec les réalités du terrain.
En conclusion, le Cameroun doit se mobiliser pour transformer ses défis en opportunités. Le partenariat entre le secteur public et le secteur privé est essentiel pour bâtir un avenir prospère. Il est impératif que les acteurs économiques s’unissent pour créer un écosystème où l’innovation, la justice sociale et la durabilité sont au cœur des préoccupations. En agissant ensemble, le Cameroun peut non seulement surmonter ses défis actuels, mais aussi bâtir un héritage de progrès pour les générations futures.
Raphael Mforlem
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