
(lavoixdesentreprises.info) – Suite à une grève de près de deux semaines qui a causé des dommages considérables dans les plantations, la Société sucrière du Cameroun (Sosucam) a décidé d’augmenter les salaires et les primes des travailleurs afin de restaurer la paix sociale et d’assurer la continuité de ses activités.
Le 7 février 2025, la direction de la Société sucrière du Cameroun (Sosucam) a organisé une réunion cruciale avec les représentants du personnel et les responsables syndicaux. Cette rencontre faisait suite à un mouvement de protestation qui a paralysé les opérations de l’usine de Nkoteng, située dans la région du Centre, pendant près de deux semaines. Ce conflit, qui a débuté le 26 janvier, a entraîné des pertes considérables pour l’entreprise, estimées à près de 3 milliards de FCFA, en raison de la destruction de plus de 150 hectares de champs de canne à sucre par des employés mécontents.
Les revendications des travailleurs portaient principalement sur la régularité des paiements et une revalorisation de leurs salaires, particulièrement pour ceux qui avaient plusieurs années d’ancienneté. En réponse à ces demandes légitimes, la direction a annoncé plusieurs mesures visant à améliorer les conditions de travail et à restaurer la confiance entre la direction et les employés. Parmi les décisions prises, on note l’augmentation de la prime mensuelle de salissure pour les manœuvres, qui passe de 600 FCFA à 750 FCFA. Pour les agents d’exécution saisonniers, cette prime est rehaussée de 3 000 FCFA à 3 500 FCFA. De plus, les manœuvres coupeurs bénéficieront d’une augmentation de leur salaire de base, qui passe de 56 000 FCFA à 57 000 FCFA, représentant une hausse de 1 000 FCFA (environ 1,5 €).
Ces ajustements salariaux constituent une première réponse à la crise qui a secoué l’entreprise et témoignent d’un effort pour apaiser les tensions. Toutefois, les conséquences de la grève sont lourdes, tant sur le plan économique que sur l’image de l’entreprise. La destruction des champs menace non seulement la production annuelle de Sosucam, mais aussi la capacité du pays à répondre à une demande nationale en sucre qui s’élève à plus de 300 000 tonnes. La production de Sosucam, fluctuante entre 100 000 et 130 000 tonnes selon les saisons, exacerbe la situation, entraînant une hausse des importations de sucre qui ont coûté au pays 42,8 milliards de FCFA au premier semestre 2024.
Pour éviter que de telles situations ne se reproduisent, Sosucam a décidé de revenir à un mode de paiement traditionnel, avec le versement des salaires le 5 de chaque mois et un acompte le 20 du même mois. Des directives strictes ont également été émises concernant le respect de ces délais, ainsi que l’amélioration des conditions d’accueil des employés. L’entreprise a également promis d’installer des guichets de paiement pour faciliter les transactions.
Sosucam s’engage à mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité et le bien-être de ses employés, tout en rétablissant un climat de travail serein. La reprise des activités est prévue pour le 8 février, dans l’espoir de tourner la page sur cette crise et de retrouver une activité normale, gage de la pérennité de l’entreprise et de la sécurité des emplois.
Anatole Bidias
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