
(lavoixdesentreprises.info) -L’institution révèle un renforcement de ses contrôles après une opinion défavorable sur les comptes publics en 2023. Des missions intermédiaires de certification seront mises en place pour assurer la régularité des finances publiques, alors que la réforme des comptes uniques du trésor doit être opérationnelle d’ici mai 2025.
Suite à une opinion critique concernant la gestion des finances publiques en 2023, la Chambre des comptes a décidé de renforcer ses procédures de contrôle. En effet, cette instance a mis en lumière diverses irrégularités dans les comptes, ce qui l’a amenée à planifier deux missions intermédiaires au sein des entités publiques dès cette année. Ce durcissement des pratiques de contrôle vise à garantir une meilleure transparence et une gestion plus rigoureuse des ressources publiques.
Dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), les six pays membres se trouvent dans l’urgence de mettre en œuvre une réforme visant à centraliser leurs comptes au sein d’un seul et même compte unique du trésor. Fixée pour fin mai 2025, cette échéance semble difficile à respecter pour certains, y compris le Cameroun, qui, malgré son rôle de leader économique de la région, montre des signes de flottement à l’approche de cette date limite surveillée de près par la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (Bdeac).
Cette réforme a pour objectif de regrouper tous les comptes des ministères et des entités publiques, qui sont actuellement dispersés dans divers établissements bancaires. Une telle centralisation devrait permettre aux trésors publics nationaux de gérer plus efficacement les flux financiers, tant en matière de recettes que de dépenses.
Il est indéniable que cette transition est inévitable. Sur le plan national, les juridictions des comptes ont été mandatées pour intensifier leurs missions de certification. Au Cameroun, la Chambre des comptes de la Cour suprême, ayant émis un avis défavorable sur la gestion des comptes publics dans son rapport de fin d’année 2023, se mobilise activement. Achille Nestor Bassahag, directeur de la normalisation et de la comptabilité matières au ministère des Finances, souligne l’importance d’un travail concerté avec la juridiction financière. Il précise que, conformément à un accord, des rapports intermédiaires seront désormais produits chaque année avant la publication du rapport final.
Ce contrôle renforcé se traduira par une approche plus systématique de la vérification des finances publiques. Lors d’une conférence annuelle du personnel du ministère des Finances à Yaoundé, Bassahag a indiqué que les commissaires aux comptes seront désormais en mesure d’examiner plus en profondeur les processus de collecte des recettes et de dépenses. Cela inclura un audit complet, depuis les services de gestion jusqu’au niveau comptable, afin d’évaluer la cohérence et la pertinence des opérations budgétaires.
L’objectif est de s’assurer qu’un cadre de gestion des risques adéquat est en place au sein des départements ministériels. Si une telle structure fait défaut, les commissaires ne pourront pas certifier les comptes, entraînant la nécessité de formuler des réserves. En résumé, un système d’information robuste sera mis en œuvre pour garantir l’intégrité des données comptables et assurer une restitution fidèle des informations produites.
Avec cette intervention de la Chambre des comptes, tous les acteurs impliqués dans le processus budgétaire seront désormais tenus de se conformer à des normes strictes, favorisant ainsi une gestion plus transparente et responsable des finances publiques. Ce changement marque un tournant significatif dans la manière dont les contrôles financiers seront effectués, mettant l’accent sur la rigueur et la responsabilité au sein des institutions publiques.
T.C.
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