
(lavoixdesentreprises.info) – Malgré l’instauration d’un contrat de liquidité, le marché des obligations de la Bourse des Valeurs Mobilières d’Afrique Centrale (Bvmac) peine à attirer des transactions. Les chiffres du 27 janvier 2025 témoignent d’une situation préoccupante, tant pour les obligations que pour les actions, alors que la demande est bien présente.
L’année 2025 débute sur une note morose pour la Bourse des Valeurs Mobilières d’Afrique Centrale (Bvmac), localisée à Douala. À la clôture du marché le 27 janvier, aucune transaction n’a été enregistrée, que ce soit pour les actions ou les obligations. Ce vide transactionnel est d’autant plus frappant que la demande et l’offre semblent pourtant actives. Dans le segment des actions, par exemple, le volume total des titres disponibles à la vente et à l’achat a atteint 1 469. Parmi ceux-ci, 693 concernent la Société Camerounaise de Palmeraies (Socapalm), 375 pour la Société Africaine Forestière et Agricole du Cameroun (Safacam), 325 pour La Régionale, 66 pour la Société Commerciale Gabonaise de Réassurance (SCG-Ré), et 10 pour Bange Bank. De même, le segment obligataire affiche 50 titres « BDEAC 5,6 % NET 2021-2028 » à la recherche de preneurs. Malheureusement, cette stagnation du marché, observable depuis le début de l’année, soulève des inquiétudes quant à l’illiquidité persistante de la Bvmac, qui, rappelons-le, a terminé l’année 2024 sur une baisse de 4,9 % de sa capitalisation boursière.
Pour tenter de remédier à cette situation, le conseil d’administration de la Bvmac a mis en place une obligation pour les émetteurs de valeurs mobilières de conclure un contrat de liquidité avec une société de bourse. Cette mesure vise à dynamiser les transactions hebdomadaires. Concrètement, les émetteurs désireux de faire coter leurs titres doivent fournir une enveloppe financière et des titres à leur société de bourse, calculés sur la base du volume de l’emprunt souscrit par les investisseurs individuels. Un taux de 2 % pour les montants en espèces et de 0,5 % pour la dotation en titres a été fixé. En conséquence, la société de bourse se voit obligée d’intervenir sur la plateforme de la Bvmac en proposant à la vente ou à l’achat le titre concerné si aucun échange n’est enregistré sur une semaine. Cependant, malgré cette initiative, les retombées positives de cette décision se font encore attendre.
Dans un contexte où l’illiquidité règne, deux nouvelles entités s’apprêtent à faire leur entrée sur le segment des actions en 2025. BGFI Holding Corporation et Commercial Bank envisagent d’ouvrir respectivement 10 % et 30 % de leur capital au public. Cette initiative pourrait marquer un tournant significatif pour le marché financier, susceptible d’animer les transactions et d’attirer davantage d’investisseurs. En facilitant l’accès à leurs capitaux, ces entreprises pourraient encourager les autres acteurs à se tourner vers le marché financier régional pour satisfaire leurs besoins de financement. L’objectif est clair : renforcer le rayonnement de la place boursière d’Afrique centrale et stimuler l’activité économique au sein des six pays de la zone Cemac, qui comprend le Cameroun, le Gabon, le Tchad, la Centrafrique, la Guinée équatoriale et le Congo.
Ainsi, malgré une situation actuelle défavorable, l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché pourrait redynamiser la Bvmac et contribuer à un environnement financier plus actif et attractif. Les acteurs du marché attendent avec impatience les résultats de ces changements, espérant qu’ils permettront de briser la morosité ambiante et de faire revivre les transactions, tant pour les obligations que pour les actions.
A.Y.
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