
(LVDE) – Une délégation de sept entreprises a récemment rencontré les autorités gabonaises pour discuter de projets industriels alignés sur la stratégie nationale de valorisation des ressources naturelles.
Le Gabon se positionne comme un acteur incontournable dans le secteur du manganèse, et l’intérêt croissant des investisseurs chinois vient renforcer cette dynamique. Récemment, une délégation composée de sept entreprises chinoises a été reçue par le gouvernement gabonais pour explorer les possibilités offertes par la politique nationale visant à valoriser les ressources naturelles du pays. Cette initiative s’inscrit dans un contexte où le Gabon, deuxième producteur mondial de manganèse, cherche à maximiser les retombées économiques de son secteur minier.
Les entreprises chinoises ont exprimé leur volonté d’établir une zone industrielle au Gabon, dédiée à la transformation du manganèse. « Nous avons l’intention d’implanter une usine de transformation conformément à la politique de valorisation du manganèse adoptée par vos autorités, qui entrera en vigueur en 2029 », a déclaré un représentant de Inner Mongolia Xinchuan Metallurgy, une société forte de 23 ans d’expérience dans le domaine de la transformation du manganèse en alliages.
Cette proposition a été chaleureusement accueillie par Gilles Nembé, le ministre gabonais des Mines et des Ressources géologiques. Selon lui, cette initiative « s’inscrit parfaitement dans notre stratégie nationale, orientée vers le développement d’un pôle industriel compétitif dans le secteur minier ». Le ministre a souligné l’importance d’attirer des investissements capables de transformer les matières premières sur place, ce qui est essentiel pour stimuler l’emploi et renforcer la souveraineté économique du Gabon.
La stratégie du gouvernement gabonais prévoit l’interdiction de l’exportation de manganèse brut d’ici 2029, une mesure qui vise à augmenter la valeur ajoutée des ressources locales. Actuellement, le manganèse extrait, principalement par Comilog, une filiale du groupe français Eramet, est exporté sans transformation. Le gouvernement gabonais souhaite inverser cette tendance pour tirer pleinement parti des richesses naturelles du pays.
Le contexte économique mondial, marqué par la recherche de chaînes de valeur plus courtes et l’augmentation des coûts de transport, rend cette transformation locale encore plus pertinente. En développant des infrastructures industrielles pour le traitement du manganèse, le Gabon aspire à créer des emplois locaux et à renforcer son tissu économique.
L’intérêt des investisseurs chinois ne se limite pas à une seule rencontre. En juillet dernier, un consortium japonais avait également manifesté son souhait d’investir dans la construction d’une usine au Gabon, illustrant l’engouement international pour la transformation du manganèse. Ces initiatives s’inscrivent dans un cadre plus large de diversification économique pour le Gabon, qui cherche à réduire sa dépendance vis-à-vis des exportations de matières premières brutes.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon les dernières données, le Gabon a produit environ 4 millions de tonnes de manganèse en 2023, représentant une part significative de son produit intérieur brut. La mise en œuvre de projets de transformation locale pourrait multiplier ces bénéfices et générer des milliers d’emplois, impactant positivement la vie des Gabonais.
En conclusion, le Gabon se trouve à un tournant décisif de son histoire économique. Avec l’engagement de partenaires étrangers et une stratégie nationale claire, le pays est sur la voie de devenir un pôle industriel de premier plan dans le secteur minier d’Afrique. L’essor de la transformation locale du manganèse pourrait non seulement renforcer l’économie nationale, mais également améliorer la qualité de vie de ses citoyens.
Sorelle Ninguem

