
Noël Alain Olivier Mekulu Mvondo Akame, Director General of the National Social Insurance Fund (CNPS)
(LVDE) – En négociations avancées avec Canyon Resources Limited, la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps), prévoit un investissement de 36 millions de dollars pour le projet de bauxite de Minim-Martap. Ce rapprochement pourrait marquer un tournant pour le secteur minier camerounais, avec des implications significatives pour les investissements locaux.
Dans un contexte Ă©conomique oĂą le secteur minier s’affirme comme un levier clĂ© de dĂ©veloppement, la Caisse nationale de prĂ©voyance sociale (Cnps) du Cameroun s’apprĂŞte Ă franchir une Ă©tape dĂ©cisive. Selon des sources fiables, la Cnps est en pourparlers avancĂ©s avec Canyon Resources Limited, une entreprise australienne en charge du projet d’exploitation de la bauxite de Minim-Martap. Cet investissement pourrait atteindre 36 millions de dollars amĂ©ricains, soit environ 20,2 milliards FCFA, et serait destinĂ© Ă renforcer le capital de Camalco Cameroun S.A., la filiale locale de Canyon.
Les discussions, si elles aboutissent, nĂ©cessitent l’approbation de plusieurs instances rĂ©glementaires. En tant qu’institution publique, la Cnps doit faire preuve de prudence, franchissant les Ă©tapes requises d’ici fin 2025 pour ne pas retarder le calendrier du projet. Ce processus constitue un test important pour les institutions publiques camerounaises, visant Ă Ă©valuer leur capacitĂ© Ă naviguer dans le cadre des partenariats public-privĂ© dans le secteur minier.
Canyon Resources a dĂ©jĂ pris des initiatives pour mobiliser des fonds locaux afin de soutenir le dĂ©veloppement de la mine. L’entreprise a sĂ©curisĂ© un prĂŞt de 140 millions de dollars auprès de AFG Bank Cameroun pour financer des infrastructures essentielles au projet. Parallèlement, Afriland Bourse & Investissement, une filiale d’Afriland First Bank, a souscrit Ă une levĂ©e de fonds de 70 millions de dollars australiens, soit environ 25,8 milliards de FCFA. Cette opĂ©ration, soumise Ă l’approbation des instances financières, pourrait permettre Ă Afriland de dĂ©tenir environ 10,1 % du capital de Canyon Resources.
L’Ă©ventuelle participation de la Cnps s’inscrirait dans une tendance croissante d’intĂ©rĂŞt des institutions financières camerounaises pour le projet de Minim-Martap. Cependant, la nature de l’investissement de la Cnps sera cruciale. Investir dans Camalco Cameroun offrirait une exposition directe Ă l’activitĂ© minière locale, tandis qu’un engagement dans Canyon Resources impliquerait une exposition aux augmentations de capital, avec un risque de dilution face Ă des investisseurs plus capitalisĂ©s.
Les documents fournis par Canyon prĂ©sentent Minim-Martap comme un actif stratĂ©gique Ă l’Ă©chelle mondiale. L’Ă©tude de faisabilitĂ©, dĂ©voilĂ©e le 2 septembre 2025, Ă©value la valeur nette actuelle du projet Ă 835 millions de dollars, avec une marge de rentabilitĂ© avant impĂ´ts de 29 % et des flux de trĂ©sorerie annuels estimĂ©s Ă 174 millions de dollars. La qualitĂ© des rĂ©serves, avec 51 % d’alumine et 2 % de silice, pourrait gĂ©nĂ©rer une prime de prix de 10 Ă 15 dollars par tonne par rapport aux indices mondiaux.
La demande mondiale de bauxite, en hausse annuelle de 3,5 %, est soutenue par l’essor de l’aluminium dans les secteurs des vĂ©hicules Ă©lectriques et des Ă©nergies renouvelables. De plus, des infrastructures dĂ©jĂ en place, comme le chemin de fer reliant Minim-Martap au port de Douala, facilitent l’acheminement du minerai.
Toutefois, des mises en garde subsistent. Canyon Resources souligne que les prĂ©visions sont basĂ©es sur des hypothèses qui pourraient ĂŞtre affectĂ©es par des teneurs en minerai infĂ©rieures aux attentes, des risques environnementaux, ou encore des contraintes d’infrastructure. Les prochaines Ă©tapes sont imminentes, avec l’arrivĂ©e prĂ©vue en janvier 2026 des premières locomotives et wagons pour le transport des minerais, ainsi que le lancement de la production dans le mĂŞme mois et des premières exportations au cours du premier semestre 2026.
Anatole Bidias

