
(lavoixdesentreprises.info) – Le 12 juin 2025, la Bourse régionale des valeurs mobilières (Brvm) a célébré la première cotation du Gender Bond d’Ecobank Côte d’Ivoire, un emprunt obligataire innovant destiné à promouvoir l’autonomisation économique des femmes et à réduire les inégalités de genre en Afrique de l’Ouest.
Abidjan a vibré au rythme d’une initiative révolutionnaire pour le secteur financier africain. Le 12 juin 2025, la Bourse régionale des valeurs mobilières (Brvm) a procédé à la première cotation des obligations du Gender Bond d’Ecobank Côte d’Ivoire, un événement marquant qui témoigne de l’engagement de la banque en faveur de l’inclusion financière des femmes. Avec un taux d’intérêt de 6,50 % pour la période 2024–2029, cet emprunt obligataire vise à financer le projet Ellever, dédié à l’autonomisation économique des femmes.
Paul-Harry Aithnard, Directeur Général d’Ecobank Côte d’Ivoire, a ouvert la cérémonie en rappelant que le développement du continent ne peut se concevoir sans l’inclusion financière des femmes, qui représentent une part significative de la population. « L’exclusion des femmes constitue une réalité qui freine leur potentiel, mais aussi celui de tout le continent », a-t-il déclaré, soulignant ainsi l’importance de ce type d’initiative. L’émission de ce Gender Bond est présentée comme une réponse concrète à une problématique persistante : l’inégalité d’accès au financement pour les femmes entrepreneures.
L’initiative a mobilisé plus de 10 milliards FCFA auprès d’investisseurs institutionnels, un montant destiné à accompagner les PME dirigées par des femmes. « Nous avons lancé un signal fort aux femmes pour les encourager à rechercher des financements à grande échelle », a ajouté Aithnard, tout en indiquant que cet emprunt représente aussi un appel aux acteurs économiques à investir dans cette transformation.
Le Gender Bond a été conçu pour financer au moins 3 000 entreprises dirigées par des femmes. Pour y accéder, les intéressées doivent se rapprocher de leur gestionnaire de compte, une démarche qui, selon Aithnard, facilitera l’accès à des ressources cruciales pour le développement de ces entreprises.
Lors de son intervention, Dr Edoh Kossi Amenounve, Directeur Général de la Brvm, a salué cette initiative comme un moyen efficace de répondre à une question cruciale : l’accès au financement pour les femmes. Il a souligné que cette opération démontre la capacité de faire appel au public pour lever des ressources et les diriger vers des projets qui visent à réduire les inégalités de genre.
Les détails techniques de l’opération ont été exposés par Mme Roselyne Abé, Directrice Générale d’EDC Investment Corporation, qui a précisé que ce Gender Bond est la première obligation basée sur le genre dans l’espace Uemoa. Émis au prix de 10 000 FCFA au pair, il prévoit un remboursement annuel après un différé de deux ans. L’enthousiasme du marché s’est manifesté par une clôture anticipée de la période de souscription, initialement prévue du 3 au 17 mars, dès le 5 mars.
L’opération a enregistré une forte participation des investisseurs institutionnels, représentant 95 % du montant total, tandis que les particuliers n’ont contribué qu’à hauteur de 5 %. Les souscripteurs provenaient majoritairement d’Europe (49 %), suivis de la Côte d’Ivoire (42 %) et des autres pays de l’Uemoa (9 %).
Cette première cotation du Gender Bond d’Ecobank Côte d’Ivoire représente non seulement une avancée significative pour le secteur financier, mais également un pas décisif vers l’autonomisation des femmes en Afrique de l’Ouest. En mobilisant des financements dédiés à l’égalité de genre, Ecobank envoie un message fort : l’inclusion financière est non seulement une nécessité, mais un vecteur essentiel de développement durable pour le continent.
Tressy Chouente