
(lavoixdesentreprises.info) – L’homme d’affaires camerounais, Baba Danpullo, a entamé des démarches pour vendre ses 11 % dans la Société de développement du coton (Sodecoton), espérant en tirer 22 milliards FCFA. Ce désengagement fait écho à la récente restructuration du capital de l’entreprise.
Depuis janvier 2025, Baba Danpullo, figure emblématique du secteur entrepreneurial camerounais, s’est engagé dans un processus visant à se défaire de ses 11 % de parts au sein de la Société de développement du coton (Sodecoton). Le montant attendu pour cette cession s’élève à 22 milliards FCFA, soit environ 33 millions d’euros. Cependant, le chemin vers la vente semble semé d’embûches, car Danpullo peine à identifier un acheteur potentiel pour sa participation, ce qui pourrait retarder son retrait.
La Société mobilière d’investissement du Cameroun (Smic), détenue par Danpullo, pourrait également se retirer du capital de Sodecoton. Les raisons derrière cette décision restent floues, mais elle suit le départ du groupe franco-sénégalais Geocoton. En janvier dernier, le conseil d’administration de Geocoton a approuvé la vente de 18 % de ses parts, représentant un investissement de 45,9 milliards FCFA. Ce mouvement stratégique a permis au groupe dirigé par Abbas Jaber de réorganiser son capital, cédant notamment 12 % à la Confédération nationale des producteurs de coton du Cameroun (Cnpc-C), 4,5 % à Sodecoton et 1,5 % à la mutuelle des salariés Ficocam. L’État, déjà propriétaire d’une part majoritaire, se prépare à acquérir le reste des actions, augmentant ainsi sa participation à 71 % dans Sodecoton.
La Sodecoton joue un rôle crucial dans la filière cotonnière camerounaise en orchestrant la production et en fournissant les intrants nécessaires aux agriculteurs en début de campagne. Après la récolte, elle achète directement le coton des producteurs, déduisant le coût des intrants de la transaction. En outre, la société est responsable de la première transformation du coton-graine, un processus qui inclut l’égrenage, le raffinage et la production de tourteaux, grâce à ses neuf usines d’égrenage et deux huileries.
L’égrenage constitue la principale source de revenus pour Sodecoton, représentant 80 % de son chiffre d’affaires, tandis que la fabrication d’huile en génère 20 %. De plus, Sodecoton a reçu des missions de service public de la part de l’État camerounais, telles que l’appui à l’élevage, l’entretien des infrastructures rurales, le soutien à la recherche et la professionnalisation des groupements de producteurs.
La quasi-totalité de la production de coton-fibre, soit 98 %, est destinée à l’exportation. Environ 60 % de cette production est acheminée vers des marchés asiatiques, incluant des pays comme le Bangladesh, le Vietnam et la Chine, tandis que 8 % sont expédiés vers l’Europe. Le reste, soit 2 %, est destiné à la Cotonnière Industrielle du Cameroun (Cicam), qui détient le monopole de la transformation textile nationale. Par ailleurs, l’huile de coton est principalement réservée à la consommation intérieure, tandis que les tourteaux, dérivés des résidus de graines, sont également commercialisés sur le marché local.
Le mouvement de Baba Danpullo de se retirer de Sodecoton pourrait marquer un tournant significatif dans l’industrie cotonnière camerounaise, surtout dans un contexte où la restructuration du capital et les enjeux économiques sont plus que jamais d’actualité.
Anatole Bidias
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