
(lavoixdesentreprises.in) – La fintech américaine Azamra Finance Technologies prévoit de s’installer au Cameroun afin de révolutionner l’accès au financement pour les petites et moyennes entreprises, répondant ainsi à un besoin crucial dans un pays où le crédit reste difficile à obtenir.
La société Azamra Finance Technologies, originaire des États-Unis et spécialisée dans les solutions financières numériques, se fixe un objectif ambitieux : établir sa présence au Cameroun. Avec une volonté de faciliter l’accès au financement pour les micros, petites et moyennes entreprises (MPME) ainsi que les travailleurs du secteur informel, Azamra répond à une problématique majeure dans un pays où l’obtention de crédit demeure un véritable parcours du combattant pour de nombreux entrepreneurs.
Dans cette optique, une délégation d’Azamra, conduite par Christopher J. Lamora, ambassadeur des États-Unis au Cameroun, a rencontré le ministre camerounais de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, le 12 mars 2025. Cette entrevue avait pour but d’explorer des partenariats potentiels avec le gouvernement, les institutions financières locales, ainsi que des organismes régionaux tels que la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC), qui régule le secteur financier dans la zone Cemac.
« Cette réunion a été très enrichissante et d’une grande importance avec Son Excellence le ministre Mey de l’Économie. Nous sommes ici pour élaborer des solutions visant à améliorer l’accès aux services financiers pour les populations encore marginalisées. Nos discussions se poursuivront, car la délégation d’Azamra restera au Cameroun durant deux semaines, avec des visites prévues à Yaoundé et Douala », a déclaré Christopher J. Lamora à l’issue de cette audience.
La situation actuelle au Cameroun montre que de nombreuses petites entreprises et travailleurs du secteur informel font face à des obstacles significatifs pour accéder aux services bancaires traditionnels. Les conditions d’octroi de prêts imposées par les banques classiques sont souvent strictes, avec des exigences de garanties élevées et des taux d’intérêt qui rendent le crédit inabordable pour beaucoup.
Azamra s’affirme comme une alternative à ce modèle traditionnel en proposant des solutions de financement adaptées aux besoins spécifiques des petites structures. L’entreprise met en avant des options de prêts plus flexibles, destinées à financer l’acquisition d’équipements, à soutenir la gestion de trésorerie ou à accompagner des projets commerciaux variés.
Contrairement aux établissements bancaires classiques qui nécessitent des visites physiques, Azamra opère via une plateforme numérique accessible sur des smartphones ou des ordinateurs. Cette approche innovante permet aux entrepreneurs de demander et de gérer leurs financements à distance, éliminant ainsi la nécessité de déplacements.
Un des éléments distinctifs de leur modèle repose sur l’utilisation de la technologie blockchain. Celle-ci permet d’enregistrer et de sécuriser les transactions financières de manière décentralisée, sans intermédiaire bancaire. Azamra avance que cette technologie favorise des transactions plus rapides et moins coûteuses, notamment pour les paiements internationaux. Alors qu’un virement bancaire traditionnel peut prendre plusieurs jours, un transfert réalisé via la blockchain pourrait être finalisé en quelques minutes.
L’entreprise se distingue également par l’utilisation de stablecoins, des cryptomonnaies dont la valeur est indexée sur des monnaies traditionnelles comme le dollar américain ou l’euro. Contrairement à d’autres cryptomonnaies, dont la valeur fluctue considérablement, les stablecoins offrent une certaine stabilité et gagnent en popularité pour les paiements transfrontaliers. Azamra estime que cette approche contribue à réduire les frais tout en augmentant la transparence des transactions internationales.
En visant le Cameroun, Azamra entend s’implanter dans un marché en pleine digitalisation, tout en sachant qu’une grande partie de la population demeure non bancarisée. Selon la BEAC, près de 60 % des adultes dans la région CEMAC n’ont pas de compte bancaire, une situation due à des critères d’éligibilité jugés trop restrictifs, à des coûts perçus comme élevés et à une méfiance persistante envers les institutions financières.
Sorelle Ninguem
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