
(lavoixdesentreprises.info) – Les récentes modifications apportées par la loi de Finances 2025 suscitent des réactions positives parmi les acteurs économiques. À travers des ateliers de formation, le Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam) a analysé les nouvelles mesures fiscales et leur influence sur la stratégie des entreprises.
Les innovations fiscales introduites par la loi de Finances 2025 ont été au cœur de deux ateliers organisés par le Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam) à Douala et Yaoundé, respectivement le 31 janvier et le 4 février. Ces sessions avaient pour but d’explorer les implications de ces changements pour les dirigeants d’entreprises, les directeurs financiers, les comptables et autres acteurs clés du secteur économique. Les participants ont eu l’occasion d’approfondir leur compréhension des nouvelles dispositions fiscales, qui s’étendent sur une journée riche en échanges et en enseignements.
Le patronat camerounais s’est réjoui de constater que plusieurs de ses suggestions formulées auprès de la Direction générale des Impôts (DGI) ont été intégrées dans cette loi. Parmi celles-ci figurent des mesures favorisant la promotion socio-économique, le civisme fiscal, ainsi que des améliorations dans l’administration fiscale. Ces changements visent également à soutenir des secteurs d’activité frappés par des difficultés.
Parmi les nouvelles mesures fiscales, le fiscaliste Alain Symphorien Ndzana Biloa souligne des dispositions bénéfiques pour les petites et moyennes entreprises (PME). Notamment, des abattements sur les bases imposables à l’importation soutiennent le secteur de l’élevage et encouragent l’énergie verte. De plus, le taux de l’impôt sur les dividendes distribués par les PME a été réduit de 15 % à 10 %, ce qui représente un allègement pour les entreprises. L’allègement des conditions de déductibilité des créances irrécouvrables et l’exonération du droit d’accises pour les intrants acquis localement viennent compléter ce tableau favorable.
D’autres innovations émanant de la loi 2024/020, relative à la fiscalité locale, renforcent ce mouvement. Parmi celles-ci, on note la suppression de certains droits et taxes, comme le droit d’occupation temporaire de la voie publique, qui a souvent été source de conflits avec les municipalités. L’instauration d’un impôt général synthétique vise également à simplifier le système fiscal en englobant des contribuables auparavant soumis à un régime simplifié.
Pour ne pas alourdir la pression fiscale, le gouvernement a élargi l’assiette fiscale par des mesures comme la taxe sur les transferts d’argent. Celle-ci s’applique désormais aux retraits effectués sur des plateformes de jeux en ligne, avec un taux porté à 1 %. Cette initiative vise à générer des recettes additionnelles tout en s’assurant que les nouvelles mesures ne deviennent pas trop pesantes pour les entreprises.
Les transformations au niveau de l’Impôt sur les sociétés (IS), notamment la réduction du seuil de déductibilité des commissions sur achats auprès d’entreprises étrangères, témoignent de l’intention de favoriser l’économie locale. En outre, la non-déductibilité des rémunérations versées à des étrangers pour des services comptables vise à encourager l’utilisation de compétences locales.
Cependant, malgré ces avancées, le Gecam a exprimé des réserves sur l’extension des Centimes additionnels communaux aux droits d’accises et autres taxes. Selon le patronat, cette mesure pourrait entraîner une augmentation significative de la charge fiscale, ce qui irait à l’encontre des objectifs de stimulation économique. Le Gecam déplore que l’accent soit mis sur l’accroissement des ressources de l’État plutôt que sur la dynamisation de l’activité économique. Ce constat souligne la nécessité d’une approche équilibrée entre les impératifs budgétaires et les besoins de croissance des entreprises.
En conclusion, bien que les innovations fiscales apportées par la loi de Finances 2025 contiennent des éléments prometteurs pour les entreprises, il est crucial que les décideurs prennent en compte les préoccupations exprimées par le patronat afin de favoriser un environnement économique propice à la prospérité et à l’essor des entreprises au Cameroun.
Raphael Mforlem
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