

(lavoixdesentreprises.info) – Dans un rapport récemment publié par la Société camerounaise de palmeraies, l’entreprise affiche une progression notable de son chiffre d’affaires au premier semestre 2024, atteignant 71,6 milliards FCFA. Cette progression, renforcée par une augmentation de la production, met en lumière les enjeux et défis de l’industrie de l’huile de palme dans un contexte économique complexe.
Au Cameroun, la Société camerounaise de palmeraies, connue sous le nom de Socapalm, a récemment dévoilé des résultats financiers impressionnants pour le premier semestre 2024. Le chiffre d’affaires a atteint 71,6 milliards de Fcfa, marquant une augmentation significative de 22,36 % par rapport à l’année précédente où il s’élevait à 58,5 milliards de Fcfa. Cette hausse est attribuée à une amélioration notable de la production et des volumes commercialisés.
Entre janvier et juin 2024, Socapalm a observé une relance de sa production, tant en huile de palme qu’en amandes de palmistes. Après une chute de 12 % l’année précédente, la production d’huile de palme brute a bondi de 28,7 %, atteignant 124 780 tonnes, tandis que la production des amandes de palmiste a également progressé de 21,6 %, totalisant 25 046 tonnes. Ces résultats témoignent d’une capacité d’adaptation et d’une gestion efficace des ressources, qui ont permis à l’entreprise de répondre à la demande croissante du marché.
La dynamique positive de Socapalm s’inscrit dans une tendance plus large de l’industrie de l’huile de palme, qui connaît également des fluctuations importantes au niveau mondial. En effet, les prévisions de la société indiquent un chiffre d’affaires projeté de 98 milliards de Fcfa pour l’exercice 2023, en hausse de 10,4 % par rapport à l’année précédente. Cette projection repose sur une augmentation prévue de 18 % de la production sur l’ensemble de l’année et l’écoulement intégral du stock d’huile de palme brut estimé à 4 865 tonnes.
Cependant, malgré cette réussite apparente, la Socapalm fait face à des défis non négligeables. Les états financiers révèlent une légère baisse du résultat net après impôts, qui s’établit à 13,47 milliards de Fcfa, contre 13,71 milliards l’année précédente. Cette diminution de 1,7 % s’explique par la montée des coûts de production et la concurrence accrue du secteur informel, qui profite de l’augmentation des prix mondiaux de l’huile de palme. En dépit de cette pression économique, le Conseil d’administration de Socapalm souligne que la gestion rigoureuse des charges et l’optimisation des techniques agricoles ont permis de maintenir des résultats satisfaisants.
Le marché mondial de l’huile de palme est également influencé par des facteurs externes. Après plusieurs années de baisse, les prix de l’huile de palme ont récemment atteint 1 000 dollars la tonne, en hausse par rapport aux 800 dollars d’il y a un an. Cette augmentation est liée à une production mondiale en croissance et à une demande soutenue, notamment de la part de l’Inde et de la Chine, qui représentent ensemble un tiers des achats mondiaux.
Le groupe luxembourgeois Socfin, dont Socapalm est une filiale, continue de consolider sa position au Cameroun, en générant un chiffre d’affaires total de 72,1 milliards de Fcfa pour ses entités locales, avec un résultat net de 13,69 milliards de Fcfa. Ces chiffres illustrent la robustesse de l’entreprise face à un environnement économique en constante évolution.
En somme, la Socapalm démontre une résilience remarquable au sein d’un secteur en pleine mutation. Si les perspectives de croissance restent prometteuses, les défis liés à la concurrence et à la gestion des coûts demeurent cruciaux pour assurer la pérennité de l’entreprise. La capacité d’innovation et d’adaptation sera déterminante pour naviguer dans ce paysage complexe de l’huile de palme, tant au niveau national qu’international.
Anatole Bidias
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