
(lavoixdesentreprises.info) – Le 17 février, Dangote Industries Limited a annoncé la résiliation de son contrat de notation avec Fitch Ratings, quelques jours après que l’agence ait placé sa note sous surveillance négative. Cette décision soulève des questions sur la capacité du conglomérat à gérer sa dette importante.
Le groupe Dangote Industries Limited (DIL) a déclaré le 17 février 2025, par l’intermédiaire de son porte-parole Anthony Chiejiena, qu’il avait mis un terme à son contrat de notation avec l’agence Fitch Ratings. Dans une déclaration faite à la presse nigériane, Chiejiena a confirmé : « Nous avons mis fin à notre contrat avec Fitch… Nous ne l’avons pas renouvelé ». Cependant, il n’a pas précisé les raisons de cette décision, laissant place à diverses interprétations sur les motivations derrière cette rupture.
Fitch Ratings, de son côté, avait annoncé le 11 février qu’elle ne procéderait plus à la notation de DIL pour des « raisons commerciales ». Cette annonce fait suite à une mise sous surveillance négative de la note du groupe, intervenue une semaine plus tôt. Cette décision de l’agence de notation a été motivée par des incertitudes quant à la capacité de Dangote à refinancer ses dettes, qui s’élèvent à environ 2 milliards de dollars (soit près de 1 258 milliards FCFA). Une partie significative de cette dette devra être remboursée dans les deux prochaines années, avec une échéance cruciale prévue pour ce mois-ci.
D’après les informations fournies par Fitch, le groupe est actuellement en négociation avec ses créanciers pour envisager un refinancement de sa dette, qui pourrait comprendre des modifications des modalités de remboursement. Actuellement, la note de Dangote est de B+, mais Fitch a averti qu’une dégradation de cette note pourrait survenir si un accord de refinancement n’était pas établi rapidement.
La société n’a pas révélé ses stratégies concernant le remboursement de l’échéance imminente. Toutefois, des sources indiquent que le groupe envisage de céder 12,75 % des parts de sa raffinerie à un investisseur privé. Ces parts étaient initialement destinées à la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC). En 2021, cette dernière avait acquis une participation de 7,25 % dans la raffinerie pour un milliard de dollars, avec une option d’achat pour le reste d’ici juin 2024. Comme cette option n’a pas été activée, le groupe a décidé de revendre ces parts, mais il semble que cette initiative n’ait pas encore porté ses fruits.
La cessation de la notation par Fitch pourrait avoir des conséquences significatives pour Dangote. En effet, lors de futures levées de fonds sur les marchés financiers, le groupe pourrait rencontrer des difficultés à séduire les investisseurs, qui s’appuient fréquemment sur les évaluations des agences de notation pour guider leurs décisions. Néanmoins, il est à noter que Dangote demeure noté par Moody’s, bien que cette dernière n’ait pas encore pris position sur la situation actuelle du conglomérat.
Les problèmes de liquidité auxquels fait face Dangote sont également aggravés par la dépréciation du naira par rapport au dollar. La société se trouve confrontée à un déséquilibre entre sa dette libellée en dollars et ses revenus générés en monnaie locale, ce qui complique davantage sa situation financière. Cette conjoncture met en lumière les défis auxquels le groupe est confronté, à un moment où la gestion efficace de sa dette et la recherche de solutions de refinancement sont devenues cruciales pour sa pérennité.
Sorelle Ninguem
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