
(lavoixdesentreprises.info) – Lors du Congrès National sur l’Incubation d’Entreprises au Cameroun (Coniec), Achille Bassilekin III, Ministre des Petites et Moyennes Entreprises (Minpmeesa), a partagé des informations cruciales sur non la cartographie des structures d’incubation présente dans le pays, marquant une étape importante dans le soutien à l’entrepreneuriat local.
Dans le cadre du Congrès National sur l’Incubation d’Entreprises au Cameroun, tenu les 18 et 19 février 2025, Achille Bassilekin III, le Ministre des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Économie Sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa), a récemment abordé l’évolution de l’incubation d’entreprises dans le pays. Cinq ans après la promulgation d’un décret par le Premier Ministre visant à encadrer cette activité, il est essentiel de faire le point sur son efficacité et ses résultats.
L’incubation d’entreprises se positionne comme un levier fondamental pour le développement économique du Cameroun. Elle favorise non seulement l’émergence d’une culture entrepreneuriale, mais aussi, elle soutient la création d’entreprises innovantes et durables. Le cadre légal entourant l’incubation a été établi pour la première fois dans la loi n°2010/001, qui a été modifiée par la loi n°2015/010. En 2020, un décret spécifique a été mis en place afin de clarifier les missions et les conditions d’opération des structures d’incubation.
Dans cette optique, le gouvernement a instauré le Coniec, un forum de concertation regroupant divers acteurs du milieu entrepreneurial. Depuis sa première édition en 2020, cet événement a permis d’évaluer l’état des lieux de l’incubation au Cameroun et d’identifier les meilleures pratiques à adopter pour renforcer l’efficacité des structures d’incubation. La dernière édition, tenue en février 2025, a mis l’accent sur la nécessité de développer une stratégie d’import-substitution, en soulignant l’importance d’accompagner les PME dans la mise sur le marché de produits et services compétitifs.
Actuellement, la cartographie des structures d’incubation révèle l’existence de 91 entités, dont 22 publiques et 69 privées. La région du Centre se distingue avec 44 structures, suivie par le Littoral avec 22, représentant ainsi une concentration significative de l’activité d’incubation dans ces zones. D’autres régions, comme le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, n’ont chacune que trois structures, tandis que l’Est n’en abrite aucune. Parmi ces structures, 27 se concentrent sur des secteurs jugés prioritaires, tels que l’agroalimentaire et le numérique, et deux sont spécifiquement dédiées à l’entrepreneuriat féminin.
Des résultats concrets ont émergé de ces initiatives. Des innovations remarquables, comme la création d’une couveuse néo-natale entièrement fabriquée au Cameroun, le développement d’un bateau navigable, ou encore des solutions sanitaires durant la pandémie de Covid-19, illustrent le potentiel des jeunes entrepreneurs incubés. Les projets se sont également orientés vers des solutions durables, comme la transformation de déchets en produits biodégradables et le développement de bioplastiques à partir de ressources locales.
Pour pérenniser ces succès, le Ministre a évoqué la nécessité de structurer davantage les activités d’incubation. Cela passe par une spécialisation des structures, permettant une approche plus ciblée en fonction des secteurs prioritaires définis par la Stratégie Nationale de Développement (SND30). Des actions concrètes seront entreprises, notamment la sensibilisation des incubateurs à se concentrer sur des niches spécifiques, le renforcement de leurs capacités et la mise en place de partenariats stratégiques pour assurer leur viabilité.
En termes de perspectives, le Minpmeesa envisage plusieurs objectifs à court terme. Ceux-ci incluent la création d’un référentiel harmonisé pour l’incubation, l’augmentation des financements, et la promotion d’incubateurs spécialisés dans différentes régions. L’accent sera également mis sur l’autonomisation des territoires, visant à établir des pôles de compétitivité qui favoriseront la création d’emplois et de richesses.
Ainsi, le Congrès National sur l’Incubation d’Entreprises représente une étape cruciale dans la dynamisation de l’entrepreneuriat au Cameroun, avec des engagements clairs pour renforcer le dispositif d’incubation, favoriser l’innovation et contribuer au développement économique durable du pays.
Raphael Mforlem
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