
(lavoixdesentreprises.info) – Récemment tenues à Yaoundé, les Rencontres économiques du Cameroun, édition 2025, ont abouti à des recommandations dont l’application pourrait avoir un impact positif sur la relance économique du pays. Cette première édition a permis d’identifier, à travers des ateliers thématiques, des axes de travail permettant de générer des propositions concrètes visant à corriger les obstacles existants, qui font ombrage au développement économique du Cameroun.
Selon le programme établi dans le cadre des Rencontres économiques du Cameroun, édition 2025, les travaux de Yaoundé se sont achevés par la tenue de huit ateliers thématiques, chacun débouchant sur une série de recommandations destinées à surmonter les pesanteurs économiques identifiées.
Le premier atelier, axé sur le développement de l’agribusiness, a mis en lumière l’importance d’établir un cadre permanent de concertation entre le gouvernement et le secteur privé. Il a été recommandé de mettre en place des subventions agricoles, notamment pour la mécanisation. L’accélération de la réforme foncière a également été jugée cruciale, tout comme la nécessité de communiquer sur les offres de mécanisation agricole et de former les acteurs concernés. La promotion de l’agri-business à travers des conférences, des débats, des salons agricoles et des foires a été soulignée, tout comme l’encouragement à la transformation et à la consommation locale en faveur du Made in Cameroon.
Le deuxième atelier a abordé les questions fiscales et douanières. Il a été recommandé d’équiper les parlementaires d’outils pour mesurer la cohérence entre la politique économique et la politique fiscale lors de l’adoption de la Loi de Finances. Pour garantir une saine concurrence, il a été suggéré de finaliser la réforme de la loi d’avril 2013. La prévisibilité des mécanismes d’entrée en vigueur des lois de finances a été jugée nécessaire, de même que la création d’une commission pour rationaliser les taxes parafiscales. Un dialogue renforcé entre les administrations fiscales et douanières et les opérateurs économiques a également été proposé.
En matière d’administration fiscale, il a été recommandé de revoir le système de détermination du minimum forfaitaire, ainsi que de finaliser l’interfaçage entre la DGSN et la DGI dans l’immatriculation des contribuables. La poursuite de l’opérationnalisation des Centres de Fiscalité Locale et des Particuliers a également été soulignée, tout comme le respect des délais d’intervention des équipes douanières lors des contrôles.
Le troisième atelier a examiné la question de l’énergie et de l’industrie. Il a été recommandé de développer des politiques d’efficacité énergétique et de renforcer le mix énergétique, notamment en valorisant les déchets pour la production d’énergie. Il a aussi été souligné que le coût de l’électricité doit être repensé pour être compatible avec les ambitions de productivité de l’industrie. La libéralisation de la production et de la commercialisation d’énergie, ainsi qu’un allégement fiscal sur les équipements de production d’énergies renouvelables, ont été proposées.
Concernant la gouvernance, le quatrième atelier a insisté sur l’importance d’édicter des règles de gouvernance adaptées au contexte culturel. Il a été recommandé d’intégrer des valeurs éthiques dès l’éducation de base, d’appliquer des sanctions strictes contre la corruption et de garantir la prévisibilité de la règle de droit.
Le cinquième atelier a mis l’accent sur les infrastructures. Il a été proposé de renforcer les partenariats public-privé, de simplifier les procédures réglementaires et d’améliorer la coordination entre les différents niveaux gouvernementaux pour une meilleure exécution des projets. Un programme intégré de réhabilitation des routes a également été suggéré.
Le sixième atelier, centré sur le numérique et l’innovation, a recommandé de développer un portail gouvernemental des services et de créer une Entité Indépendante pour la Transformation Numérique. L’amélioration de l’offre de formations numériques et la sensibilisation des dirigeants à l’importance du numérique ont également été soulignées.
Le septième atelier a abordé le financement des PME. Des recommandations telles que l’amélioration de l’éducation financière des dirigeants, la structuration des PME et le développement de plateformes de dialogue entre PME et banques ont été formulées. La multiplication des fonds de garantie et des structures d’incubation a aussi été suggérée.
Enfin, le huitième atelier, consacré à la formation et à l’employabilité, a recommandé une refonte des programmes de formation pour les adapter aux besoins du marché. L’élaboration d’une Stratégie Nationale d’éducation à l’entrepreneuriat et la promotion des certifications de courte durée ont également été proposées.
Trois recommandations globales ont été formulées pour clore ces travaux. La première consiste à adapter la stratégie de développement aux réalités géoéconomiques. La seconde propose une restructuration du dispositif de mise en œuvre et de suivi-évaluation sous un modèle participatif. Enfin, il a été suggéré de créer un comité participatif dédié au suivi des recommandations.
Ces recommandations constituent un cadre de référence indispensable pour engager le Cameroun sur la voie d’une relance économique durable et inclusive. Celles-ci doivent être prises en compte par tous les acteurs concernés pour garantir un développement harmonieux et efficace de l’économie nationale.
Raphael Mforlem
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