
(lavoixdesentreprises.info) – Le géant français des hydrocarbures, TotalEnergies, a décidé de vendre ses actifs au groupe burkinabé Coris Invest, dirigé par Idrissa Nassa. Cette transaction, qui nécessite l’approbation des autorités locales, représente une opportunité significative pour la réorganisation du secteur énergétique du Burkina Faso.
TotalEnergies, acteur majeur dans le domaine des hydrocarbures, met un terme à plus de 70 années d’opérations au Burkina Faso en cédant ses actifs à Coris Invest, un groupe burkinabé dirigé par l’homme d’affaires Idrissa Nassa. Cette décision a été officiellement annoncée par Barbara Mbacké, responsable du développement commercial pour l’Afrique de l’Ouest, lors d’une rencontre avec le ministre burkinabè de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Serge Gnaniodem Poda, le 18 février dernier. Mbacké a précisé que l’objectif de cette annonce était de tenir les autorités informées de l’évolution stratégique de TotalEnergies en Afrique.
La cession comprend la reprise d’environ 170 stations-service, ainsi que des contrats de fourniture de carburant destinés aux secteurs minier et aéronautique. De plus, Coris Invest reprendra les projets solaires en cours, notamment la centrale hybride solaire-thermique IAMGOLD Essakane, développée par la filiale Total Eren. Mbacké a exprimé l’espoir que cette transition permettra à une entreprise burkinabè de grande envergure de garantir la continuité des services pour la satisfaction des clients, tant industriels que privés.
Cette opération constitue un tournant majeur pour le marché de l’énergie au Burkina Faso. En effet, la reprise des activités de TotalEnergies par Coris Invest offre au groupe burkinabé la possibilité d’élargir son influence dans un secteur où il n’avait pas encore d’implantation significative, malgré son succès dans le domaine financier. Avec cette acquisition, Coris Invest entre dans un secteur essentiel, héritant de la position de leader sur plusieurs segments. Selon les données de TotalEnergies, l’entreprise détient 65% de parts de marché dans le secteur minier, 64% dans l’aviation, 16% dans le gaz, et 45% dans le commerce général. Son chiffre d’affaires, estimé à 253 milliards de FCFA en 2013, témoigne d’une présence économique solide, soutenue par un rythme d’investissement moyen annuel de 8,5 milliards de FCFA et des contributions à l’État de 70 milliards de FCFA par an.
Le départ de TotalEnergies du Burkina Faso survient à peine trois semaines après l’annonce de son retrait du Mali, illustrant une tendance de réorganisation de ses actifs sur le continent africain. Cette stratégie vise à renforcer la continuité des opérations de l’entreprise en Afrique de l’Ouest, tout en s’adaptant aux évolutions du marché. Avec plus de 1 500 employés concernés par cette cession, le départ de TotalEnergies marque une étape significative pour le paysage énergétique burkinabé.
La transaction, qui doit encore recevoir l’approbation des autorités réglementaires, est accueillie avec un mélange d’optimisme et d’inquiétude. D’un côté, elle représente une chance pour un acteur local de prendre les rênes d’un secteur clé de l’économie. De l’autre, les défis liés à la gestion de cette transition et à la pérennité des opérations sont à considérer attentivement. La capacité de Coris Invest à gérer cette nouvelle responsabilité sera un facteur déterminant pour l’avenir du secteur énergétique dans le pays.
En somme, l’acquisition des actifs de TotalEnergies par Coris Invest pourrait redéfinir le paysage énergétique du Burkina Faso. Les prochaines étapes seront cruciales pour s’assurer que cette transition soit bénéfique tant pour l’entreprise que pour les consommateurs burkinabés.
S.N.
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