(lavoixdesentreprises.info) – Le 13 mars 2025, Pang Xinxing, PDG de StarTimes, a rencontré à Yaoundé les autorités camerounaises pour discuter de la réhabilitation de la CRTV, un projet longtemps en suspens. Malgré des impayés de plus de 14 milliards FCFA, le géant chinois envisage des solutions pour redynamiser le secteur audiovisuel camerounais.
Lors de sa visite au Cameroun le 13 mars dernier, Pang Xinxing, le dirigeant de StarTimes, a eu des échanges cruciaux avec le Premier ministre Joseph Dion Ngute et Charles Ndongo, le directeur général de la CRTV. Cette rencontre avait pour objectif de relancer le projet de réhabilitation technique de la Cameroon Radio Television, une initiative qui semble avoir été mise de côté ces derniers temps. Les discussions ont principalement porté sur les moyens de financement pour cette réhabilitation, essentielle pour le secteur audiovisuel national.
L’opérateur chinois, reconnu pour son expertise dans la télévision numérique, insiste sur la nécessité d’assainir la situation financière avant de s’engager pleinement. Selon des sources proches du dossier, StarTimes souhaite établir un plan pour régler les dettes accumulées depuis 2016. Ces impayés s’élèvent à environ 14,2 milliards FCFA et concernent divers investissements, dont l’acquisition de matériel de pointe destiné à moderniser la CRTV.
La CRTV a, de son côté, admis que ces préfinancements ont été investis dans des projets techniques et logistiques, permettant à la télévision publique camerounaise de diffuser des événements sportifs majeurs depuis 2016. Parmi ces événements figurent la Coupe d’Afrique des nations féminine, le Championnat d’Afrique des nations (Chan) en 2020, et la Coupe d’Afrique des nations masculine, qui s’est tenue début 2022 dans six villes du pays. Ces investissements visaient à garantir une couverture médiatique adéquate de ces compétitions, mais ils ont également contribué à la dette actuelle.
Pour mener à bien la réhabilitation technique de la CRTV, un budget colossal de 110 milliards FCFA devra être mobilisé. Ce projet est d’une importance capitale, car il fait partie intégrante du passage du Cameroun à la télévision numérique terrestre (TNT). Initialement prévu pour être achevé en 2015, le projet accuse désormais un retard significatif. En effet, le pays se trouve à la traîne par rapport aux objectifs fixés par l’Union internationale des télécommunications (UIT), ayant presque dix ans de retard dans ce domaine.
Le retour de StarTimes sur le devant de la scène, malgré les défis financiers, témoigne d’une volonté de revitaliser le paysage audiovisuel camerounais. Alors que les autorités camerounaises semblent prêtes à écouter les propositions de leur partenaire chinois, la question du règlement des dettes demeure cruciale. Les prochaines étapes nécessiteront des négociations approfondies pour établir un plan viable, qui pourrait permettre de relancer ce projet ambitieux et de donner un nouvel élan à la CRTV.
La réhabilitation de la CRTV représente non seulement une opportunité de modernisation des infrastructures audiovisuelles, mais également un enjeu stratégique pour le Cameroun, qui doit impérativement rattraper son retard en matière de technologie numérique. Les discussions entre StarTimes et le gouvernement camerounais pourraient ouvrir la voie à un avenir prometteur pour la télévision publique, à condition que les questions financières soient résolues de manière satisfaisante.
A.Y.
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