(lavoixdesentreprises.info) – La Banque des États de l’Afrique Centrale (Beac) a mis en place un groupe de travail visant à harmoniser les opérations des Caisses des Dépôts et Consignations (Cdec) dans la Cemac, afin de clarifier la gestion des avoirs en déshérence et de renforcer la stabilité financière de la région.
L’initiative récente de la Banque des États de l’Afrique Centrale (Beac) marque une avancée significative vers une meilleure coordination des activités des Caisses des Dépôts et Consignations (CDC) au sein de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac). En mettant en place un groupe de travail composé d’une quarantaine de membres issus de diverses institutions et organisations, la Beac entend créer un cadre de régulation plus cohérent et efficace pour la gestion des fonds en déshérence, qui constituent une problématique majeure pour les pays de la région.
Le gouverneur de la Beac, Yvon Sana Bangui, a officialisé la création de ce groupe de travail le 18 octobre dernier. Cette décision consiste à rassembler les acteurs clés, parmi lesquels figurent la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (Cobac), la Caisse des Dépôts et Consignations (Cdec), ainsi que diverses associations de consommateurs et de professionnels du secteur financier. Ce collectif, qui se compose de 38 membres, dont des rapporteurs et des secrétaires techniques, sera présidé par Yvon Sana Bangui, avec le soutien de Michel Dzombala, vice-gouverneur, ainsi que des secrétaires généraux de la Cobac.
Les objectifs de ce groupe de travail sont clairs : il s’agit de développer des propositions consensuelles pour améliorer la supervision et l’opérationnalisation des Cdec dans la Cemac. Les défis liés à la stabilité du système bancaire et financier régional seront au cœur des réflexions. En effet, la gestion des avoirs en déshérence, qui inclut les comptes inactifs, a souvent suscité des tensions, notamment au Cameroun, où les injonctions contradictoires de la Cobac et de la Cdec ont créé un climat d’incertitude.
Le contexte camerounais est particulièrement révélateur des difficultés rencontrées. La Cdec, qui a pour mission de sécuriser et d’optimiser les ressources publiques et privées, se trouve dans une situation délicate. Alors qu’elle pousse les institutions bancaires à transférer les avoirs en déshérence, la Cobac a récemment recommandé de suspendre ce processus, mettant en lumière un vide juridique qui complique la gestion de ces fonds. Cette dichotomie a provoqué des tensions au sein des autorités camerounaises, allant jusqu’à susciter des réactions au plus haut niveau de l’État.
L’initiative de la Beac peut être perçue comme une réponse proactive à ces défis, visant à établir un cadre harmonisé qui permettra de clarifier les rôles et responsabilités de chaque acteur impliqué dans la gestion des Cdec. En favorisant le dialogue entre les différentes parties prenantes, ce groupe de travail pourrait contribuer à apaiser les tensions existantes et à instaurer une confiance accrue dans la gestion des ressources financières au sein de la Cemac.
En somme, la création de ce groupe de travail par la Beac représente un moment charnière pour l’harmonisation des pratiques au sein des Cdec. En abordant les enjeux de manière collaborative, il est possible de poser les bases d’une gestion plus efficace des avoirs en déshérence, tout en renforçant la stabilité financière de la région. Dans un environnement où la coopération et la clarté sont essentielles, cette initiative pourrait bien être le levier nécessaire pour surmonter les obstacles actuels et bâtir un avenir financier plus solide pour la Cemac.
Sorelle Ninguem
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