(lavoixdesentreprises.info) – Dans un rapport récemment publié par Viviane Ondoua Biwole, le professeur met en lumière les salaires des administrateurs des entreprises et établissements publics au Cameroun. Fondé sur des données de la Chambre des comptes et d’autres institutions sérieuses, le document révèle que cinq dirigeants ont perçu environ un milliard FCFA entre 2020 et 2024, représentant un salaire mensuel moyen de plus de 14 millions FCFA, hors diverses primes et avantages. Dans ce numéro, le journal examine les disparités salariales et les performances des managers publics dans le pays.
Intitulé : « Combien l’État mobilise-t-il pour la rémunération des dirigeants des entités publiques », le rapport de Viviane Ondoua Biwole, se penche sur les rémunérations des responsables des entreprises publiques. En analysant des données issues de plusieurs sources officielles, le rapport présente une hiérarchisation des entités publiques, permettant ainsi d’évaluer la grille salariale de leurs dirigeants.
Dans le palmarès des directeurs les mieux payés, la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH) arrive en tête, suivie de l’Entreprise Nationale d’Aluminium (Alucam), bien que cette dernière ait connu une baisse de catégorie. Viennent ensuite la Société de Développement du Coton (Sodecoton), la Cameroon and Telecommunication (Camtel), et la Société Nationale de Raffinage (Sonara). Tous ces directeurs, regroupés dans la première catégorie, touchent un salaire de base d’environ 6 millions FCFA par mois, assorti de diverses allocations pour couvrir des frais tels que le carburant, les services publics, et les dépenses liées aux employés domestiques.
En plus de leur salaire, ces dirigeants bénéficient de plusieurs indemnités, notamment pour le logement, la responsabilité et la représentation, ainsi que d’autres avantages comme des véhicules de fonction et des primes diverses. Au total, la rémunération mensuelle de ces directeurs s’élève à plus de 13 millions FCFA, sans compter les primes de fin de mandat et autres compensations.
Le rapport souligne également que l’État a dépensé un montant considérable pour rémunérer les dirigeants des entités publiques, atteignant environ 48,4 milliards FCFA entre 2020 et 2024. Toutefois, cette masse salariale n’est pas nécessairement corrélée à de bonnes performances. En effet, plusieurs entreprises ont enregistré des résultats décevants, alors que d’autres, comme la Sonatrel, ont vu leur classement s’améliorer malgré des défis importants, tels que le recouvrement de créances.
D’autre part, certaines entreprises, comme Camair-Co et Alucam, ont connu une régression significative, engendrant des pertes financières conséquentes. Camair-Co, par exemple, a affiché des pertes de 13 milliards FCFA en 2022, malgré une légère amélioration en 2023. À l’inverse, d’autres sociétés ont stagné dans leur catégorie, illustrant un manque de dynamisme et de résultats tangibles.
Le rapport de Viviane Ondoua Biwole met en exergue que les dirigeants des entités publiques dont les performances sont en déclin coûtent cher à l’État sans générer la valeur ajoutée attendue. Alors que certaines entreprises affichent des bénéfices, d’autres, malgré des salaires plus modestes, réussissent à maintenir des performances acceptables.
En ce qui concerne les directeurs des établissements publics de la cinquième catégorie, leurs salaires, bien que nettement inférieurs, n’ont pas conduit à des résultats significatifs. Ils perçoivent un salaire de base d’un million FCFA par mois, avec des allocations plafonnées à 125 000 FCFA. Ce groupe ne montre aucune progression vers des catégories supérieures, ce qui soulève des questions sur l’efficacité de leur gestion.
En conclusion, le rapport souligne des disparités marquées dans la rémunération des directeurs généraux au Cameroun, mettant en lumière la nécessité d’une évaluation rigoureuse des performances en lien avec les salaires. Alors que certains directeurs perçoivent des rémunérations conséquentes, leurs résultats ne justifient pas toujours ces montants. Ce constat appelle à une réflexion sur la gestion des ressources publiques et la responsabilité des dirigeants envers l’État et les citoyens.
Raphael Mforlem
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