(lavoixdesentreprises.info) – Selon le rapport d’activités 2023 de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), les concours bancaires à l’économie de la zone Cemac ont progressé en 2023. Cette hausse s’explique principalement par un bond des crédits à long terme, révélateur d’une dynamique économique soutenue dans des secteurs clés.
Malgré la politique monétaire restrictive mise en place par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) depuis la fin de l’année 2021, le financement bancaire de l’économie de la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, République centrafricaine et Tchad) a connu une forte progression en 2023.
Selon le rapport d’activités 2023 de la Beac, publié le 5 août 2024, les concours bancaires à l’économie ont augmenté de 7,9% dans la région, atteignant 10 592,4 milliards de francs CFA (environ 16,1 milliards d’euros) au 31 décembre 2023. Cette hausse résulte principalement d’un accroissement substantiel des crédits à long terme, qui ont bondi de 25,4% sur un an, après une progression plus modeste de 3,8% en 2022.
Les crédits à moyen terme ont quant à eux progressé de 2,5%, contre 9,5% un an plus tôt, tandis que les concours à court terme ont enregistré une hausse de 11,2%, après 4,7% en 2022. Cette dynamique favorable des financements à long et moyen termes traduit une embellie des activités économiques, notamment dans les secteurs porteurs comme le bâtiment et les travaux publics (BTP), le commerce et les services.
Ainsi, au Cameroun, les opérateurs économiques ont capté 2 123,2 milliards FCFA de crédits à moyen et long termes en 2023, soit une progression annuelle de 5 %. Dans le même temps, les financements à long et moyen termes ont bondi de 48 % pour atteindre plus de 180 milliards FCFA.
Cette progression soutenue du financement bancaire contraste avec les effets attendus de la politique monétaire restrictive mise en place par la Beac depuis fin 2021. Visant à lutter contre une inflation estimée à 20 % d’origine monétaire, cette politique s’est traduite par une hausse graduelle des taux directeurs, la suspension des injections de liquidités aux banques commerciales, l’intensification des reprises de liquidité et les émissions de bons de la Beac.
L’objectif était de raréfier la liquidité bancaire et de renchérir l’accès au crédit. Malgré ces mesures, le financement de l’économie réelle a continué de croître de manière dynamique dans la zone Cemac en 2023, tiré notamment par une forte demande de crédits à long terme, révélatrice d’une confiance retrouvée des entrepreneurs dans les perspectives économiques.
Sorelle Ninguem
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