(lavoixdesentreprises.info) – En octobre 2024, les exportations de bananes camerounaises ont connu une chute dramatique, avec une baisse de 10 318 tonnes par rapport au mois précédent. L’entreprise Plantations du Haut Penja (PHP) particulièrement touchée, enregistre une diminution de 45,6 % de ses volumes exportations, ce qui soulève des inquiétudes pour l’avenir de la filière.
Le mois d’octobre 2024 a marqué un tournant alarmant pour l’industrie bananière au Cameroun, avec des exportations totalisantes seulement 13 898 tonnes, soit une diminution significative de 10 318 tonnes par rapport à septembre, représentant une baisse de 42,6 %. Cette situation préoccupante affecte l’ensemble du secteur, mais c’est Plantations du Haut Penja (PHP), un acteur majeur, qui subit le plus lourd des impacts. Les chiffres révèlent que PHP a exporté 9 894 tonnes, en chute libre par rapport aux 18 193 tonnes de septembre, enregistrant une baisse vertigineuse de 8 299 tonnes ou 45,6 %.
La tendance baissière n’épargne pas non plus Poh Plantations (B PL), qui a vu ses exportations passer de 1 326 tonnes en septembre à seulement 661 tonnes en octobre, soit une chute de 50,1 %. D’autres entreprises comme la Cameroon Development Corporation (CDC) et la Compagnie de développement de banane de Mondoni (Cdbm) ont également été touchées, bien que dans une mesure moindre. CDC a enregistré une baisse de 1 032 tonnes (-33 %), tandis que Cdbm a subi une diminution de 322 tonnes (-20,4 %).
Sur une base annuelle, la situation est tout aussi alarmante. Comparé à octobre 2023, le volume total des exportations a chuté de 6 518 tonnes, représentant une baisse de 31,9 %. PHP et B PL se distinguent encore une fois par leurs pertes. PHP, qui avait exporté 16 252 tonnes en octobre 2023, a vu ses volumes chuter à 9 894 tonnes un an plus tard, une baisse de 39,1 %. B PL, sous la direction de Henry Bessong, a également connu une diminution, passant de 883 tonnes à 661 tonnes, soit une perte de 25,1 %.
À l’inverse, la Cdbm a connu une légère embellie, avec des exportations augmentant de 695 tonnes en 2023 à 1 251 tonnes en 2024, ce qui représente une hausse de 80 %. Cette performance contrastée soulève des questions sur les facteurs spécifiques qui pourraient expliquer cette résilience dans un contexte globalement négatif.
L’analyse des données publiées par l’Association bananière du Cameroun (Assobacam) révèle que les performances de PHP ont atteint leur niveau le plus bas depuis le début de l’année, avec des volumes ne dépassant pas les 10 000 tonnes. Avant octobre, le mois de juin avait déjà montré une baisse significative avec seulement 10 011 tonnes exportées. En remontant encore, on constate que la compagnie avait déjà connu une contre-performance au mois de juillet 2023, avec des exportations tombant à 8 714 tonnes.
Fondée en 1973, PHP exploite une superficie de 5 543 hectares, principalement dans le département du Moungo, au Cameroun. Bien que la banane demeure son produit phare, l’entreprise s’est également diversifiée dans la culture du cacao et du poivre, ce qui pourrait potentiellement amortir les effets de cette crise sur sa rentabilité globale.
Les raisons de cette chute des exportations sont multiples et méritent une attention particulière. Les fluctuations des marchés internationaux, les défis logistiques, ainsi que les conditions climatiques défavorables pourraient tous jouer un rôle dans cette dynamique. Dans un secteur aussi compétitif, il est crucial pour les entreprises de s’adapter rapidement et de diversifier leurs marchés pour atténuer les impacts négatifs.
La situation actuelle de l’industrie bananière camerounaise est préoccupante. Les acteurs majeurs, tels que PHP et B PL, doivent réévaluer leurs stratégies pour faire face à cette crise d’exportation. Sans une action rapide et efficace, l’avenir de cette filière essentielle à l’économie locale pourrait en pâtir gravement.
A.Y.
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