(lavoixdesentreprises.info) – Le pays s’efforce de maîtriser son niveau d’endettement en visant un plafond de 50 % du PIB d’ici 2027. Cette stratégie, inscrite dans le Document de programmation économique et budgétaire à moyen terme, vise à prévenir le surendettement tout en maintenant une trajectoire de croissance économique.
Le Cameroun se trouve à un tournant crucial de sa politique économique, particulièrement en matière de gestion de la dette. Dans le cadre d’une stratégie soigneusement élaborée, le pays ambitionne de maintenir le ratio de sa dette publique à un maximum de 50 % du produit intérieur brut (PIB) d’ici 2027. Cette initiative, consignée dans le Document de programmation économique et budgétaire à moyen terme pour la période 2025-2027, reflète une volonté de prudence face aux incertitudes économiques et aux risques de surendettement.
À la fin du premier semestre 2024, la dette de l’administration centrale camerounaise s’élevait déjà à 40,4 % du PIB. Ces chiffres, fournis par la Caisse autonome d’amortissement (CAA), soulignent la nécessité d’une gestion rigoureuse des finances publiques. Dans un contexte où la faiblesse des recettes budgétaires et des exportations constitue un frein à la croissance, le gouvernement se doit de faire preuve de vigilance. Les prévisions excluent la possibilité de contracter une nouvelle dette dépassant 10 % du PIB au cours des trois prochaines années, un objectif ambitieux mais essentiel pour préserver la viabilité économique du pays.
L’analyse de la situation actuelle révèle que, malgré l’ombre du surendettement, le Cameroun pourrait maintenir son niveau d’endettement en deçà de 70 % du PIB d’ici 2027, respectant ainsi les critères établis au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Ce seuil est non seulement un indicateur de santé financière, mais également un gage de crédibilité vis-à-vis des institutions financières internationales et des bailleurs de fonds.
La stratégie de maîtrise de la dette s’inscrit dans un cadre plus vaste, qui vise à renforcer la résilience économique du Cameroun. En évitant la spirale de l’endettement excessif, l’État espère créer un environnement favorable à l’investissement et à la croissance. La diversification de l’économie, la promotion des recettes fiscales et l’optimisation des dépenses publiques sont autant de leviers que le gouvernement camerounais doit actionner pour garantir la pérennité de sa stratégie.
L’enjeu est de taille, car un endettement mal maîtrisé pourrait entraîner des conséquences dramatiques, non seulement pour l’économie nationale, mais aussi pour le bien-être des citoyens. Les pouvoirs publics sont donc appelés à mettre en œuvre des réformes structurelles robustes, visant à améliorer l’efficacité de la collecte des impôts et à réduire les dépenses non essentielles. L’accent mis sur la transparence et la bonne gouvernance sera également déterminant pour gagner la confiance des investisseurs et des partenaires internationaux.
Le pays de Paul Biya se retrouve à la croisée des chemins. La volonté de maintenir son ratio de dette à 50 % du PIB jusqu’en 2027 témoigne d’une prise de conscience des défis économiques à relever. C’est un équilibre délicat entre la nécessité de financer le développement et la nécessité de préserver la santé financière du pays. Si cette stratégie est bien orchestrée, elle pourrait non seulement prévenir le surendettement, mais aussi ouvrir la voie à un avenir économique plus stable et prospère pour le Cameroun.
A.B
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