(lavoixdesentreprises.info) – Le 12 octobre 2024, à Abidjan, l’Agence française de développement (AFD) et la Banque africaine de développement (BAD) ont signé une lettre d’intention pour soutenir le financement des startups et des PME africaines. Ce partenariat stratégique a pour but de créer un environnement propice à l’entrepreneuriat, répondant ainsi aux défis majeurs du continent.
Le 12 octobre 2024, Abidjan, la capitale, ivoirienne a été le théâtre d’une avancée significative dans le soutien au financement des startups et des petites et moyennes entreprises africaines. Remy Roux, Directeur général de l’Agence française de développement (AFD), et le Dr Akinwumi Adesina, Président du groupe Banque africaine de développement (BAD), ont signé une lettre d’intention marquant le début d’un partenariat stratégique. Ce moment symbolique, qui témoigne d’un engagement partagé, vise à catalyser la croissance économique sur le continent africain en renforçant l’écosystème entrepreneurial.
Lors de cet événement, le Dr Adesina a souligné l’importance de cette coopération, affirmant qu’elle illustre un engagement profond envers la création d’emplois et le développement économique en Afrique. La collaboration entre ces deux entités ne se limite pas à un simple échange de bonnes intentions ; elle s’inscrit dans une démarche proactive visant à transformer le paysage entrepreneurial en Afrique. Les discussions ont porté sur la mise en place de mécanismes concrets permettant de soutenir efficacement les startups et les PME, qui sont souvent confrontées à des défis majeurs en matière de financement.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : seulement 20 % des PME africaines réussissent à accéder à des prêts bancaires, et 87 % des startups ne bénéficient d’aucun financement. Cette situation critique souligne la nécessité de créer des environnements favorables à l’innovation et à l’entrepreneuriat. En conséquence, les deux institutions ont convenu de travailler main dans la main avec divers acteurs, y compris les gouvernements africains et le secteur privé, pour développer des solutions adaptées aux besoins spécifiques des entrepreneurs locaux.
Le partenariat projeté vise à renforcer la compétitivité régionale en apportant un soutien ciblé aux startups et PME, reconnues comme des moteurs de la croissance économique. Le Dr Adesina a exprimé sa conviction que le véritable risque serait de ne pas investir dans la jeunesse africaine, qui représente un potentiel immense. L’Afrique, avec ses plus de 400 millions de jeunes, doit transformer ses défis en opportunités économiques. L’initiative conjointe entre l’AFD et la BAD se veut, en ce sens, être un levier pour libérer cet immense potentiel entrepreneurial.
Dans le cadre de cette dynamique, l’AFD a déjà pris des initiatives notables. En 2019, elle a lancé le fonds d’amorçage « by Digital Africa », un programme ambitieux destiné à accompagner les jeunes entreprises innovantes à travers le continent. Doté de 15 millions d’euros, ce fonds vise à faciliter l’accès à des financements pouvant atteindre jusqu’à 300 000 euros pour les startups émergentes, en partenariat avec des institutions locales, dont la BAD.
De son côté, la Bad a également mis en place des dispositifs innovants, tels que le fonds d’amorçage « Tide Africa II », lancé en 2022 avec un budget de 10,5 millions de dollars. Ce fonds cible spécifiquement les startups en Egypte, au Kenya, en Afrique du Sud et au Nigeria, et répond à un besoin urgent d’accès au capital, notamment pour les montants compris entre 500 000 et 1 million de dollars. Ce manque d’accès au financement, en particulier au stade d’amorçage, a été identifié comme un frein majeur à la croissance des startups sur le continent.
En 2022, des signes encourageants ont émergé, avec une augmentation de 12 % du montant moyen des transactions d’amorçage, atteignant 1,4 million de dollars. Ce constat, tiré du rapport Partech Africa 2022, démontre une dynamique positive, bien que des défis subsistent. Avec l’initiative « Tide Africa II » et la collaboration avec l’AFD, la BAD vise à mobiliser un total de 150 millions de dollars pour soutenir entre 20 et 25 entreprises et startups à travers l’Afrique.
Ainsi, cette nouvelle collaboration entre l’AFD et la BAD est plus qu’un simple accord ; elle représente un engagement fort en faveur de l’innovation, de l’entrepreneuriat et de la création d’emplois sur le continent africain. En unissant leurs forces, ces deux institutions mettent en lumière l’importance de soutenir les acteurs économiques locaux, ouvrant la voie à un avenir prospère pour les startups et PME africaines.
Amélie Yandal
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