(lavoixdesentreprises.info) – Avec un investissement d’un milliard FCFA, la chocolaterie « Chocolat Rouge » promet de transformer le paysage industriel du cacao au Cameroun. Prévue pour une ouverture en 2025, cette initiative, portée par Oliver Bordais, vise à valoriser la production locale tout en favorisant une approche durable.
Le 31 mai 2024, la localité d’Obala a marqué un tournant décisif dans l’essor de l’industrie chocolatière camerounaise avec la pose de la première pierre de « Chocolat Rouge », une chocolaterie ambitieuse dirigée par le Français Oliver Bordais. Évalué à un milliard FCFA, ce projet devrait ouvrir ses portes en 2025, une promesse fortement attendue qui pourrait redéfinir la valeur du chocolat « Made in Cameroon ». C’est au cours de la visite du ministre camerounais du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, à la chocolaterie de Saint-Thonan lors du Salon international du chocolat de Vannes, le 9 novembre 2024, que cette annonce a été rendue publique.
Accompagné de l’ambassadeur du Cameroun en France, le ministre a pu constater les capacités de cette chocolaterie prometteuse. Le projet se distingue par son engagement à produire un chocolat haut de gamme, tirant parti de l’abondance des fèves de cacao cultivées dans cette région fertile, à proximité de Yaoundé. Ce choix stratégique de localisation permet non seulement d’assurer une qualité optimale des matières premières, mais également de renforcer l’économie locale en intégrant les petits producteurs dans la chaîne de valeur.
Dans son allocution, le ministre a souligné l’importance d’un modèle économique basé sur le circuit court et durable. « Chocolat Rouge » se positionne ainsi comme un acteur clé dans la transformation du paysage cacao, en unissant tous les intervenants de la filière autour d’une vision commune de durabilité et de profitabilité partagée. Mbarga Atangana a insisté sur le besoin crucial d’une répartition équitable des bénéfices, dénonçant le déséquilibre flagrant qui prévaut actuellement dans l’industrie. Il a comparé la situation à une « tarte mal coupée », où les grandes entreprises de chocolat s’approprient l’essentiel des revenus, laissant les petits producteurs dans une précarité inacceptable.
Cette dynamique de partage équitable des ressources représente un enjeu majeur pour le développement durable de la filière. En effet, en soutenant l’agriculture locale et en garantissant des prix justes pour les producteurs, « Chocolat Rouge » pourrait devenir un modèle à suivre pour d’autres initiatives au Cameroun et au-delà. Le ministre a exprimé sa conviction que ce projet pourrait servir de catalyseur pour la transformation du secteur, en favorisant une approche économique qui valorise autant la qualité du produit que le bien-être des producteurs.
De plus, l’initiative de Bordais s’inscrit dans une tendance plus large visant à mettre en avant le chocolat d’origine, qui attire de plus en plus les consommateurs soucieux de la provenance de leurs aliments. En offrant un produit authentique et traçable, la chocolaterie pourrait ainsi captiver une clientèle à la recherche d’options éthiques et responsables.
Alors que le projet de « Chocolat Rouge » prend forme, il ne fait aucun doute qu’il pourrait jouer un rôle clé dans la redynamisation de l’économie locale. En encourageant un modèle de production respectueux des ressources et des producteurs, cette chocolaterie pourrait transformer les défis actuels en réelles opportunités de développement. Les attentes sont donc élevées pour cette aventure chocolatée, qui pourrait bien marquer le début d’une nouvelle ère pour le cacao camerounais, tout en apportant une solution durable à une filière en quête de renouveau.
Anatole Bidias
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