(lavoixdesentreprises.info) – En 2023, le projet Diaspora and Local Youth Joint-Venture (Dialyj) a permis de financer 27 initiatives portées par de jeunes entrepreneurs camerounais, avec une enveloppe totale de 399 millions FCFA. Ce soutien s’inscrit dans une dynamique visant à stimuler l’entrepreneuriat local en collaboration avec la diaspora.
Le projet Diaspora and Local Youth Joint-Venture, connu sous le nom de Dialyj, a apporté un soutien significatif à 27 projets d’entrepreneurs jeunes au Cameroun en 2023, totalisant un montant de 399 millions FCFA. Ces chiffres proviennent d’un rapport élaboré par le ministère de la Jeunesse et de l’Éducation civique, intitulé « État des projets des jeunes financés dans le cadre du PTS-J (Plan triennal spécial jeunes) issu du Dialyj pour la cuvée 2023 ». Ce financement fait suite au premier appel à projets lancé par le ministre Mounouna Foutsou, le 29 mars 2022, visant à encourager les initiatives des jeunes Camerounais résidant à l’étranger, en partenariat avec leurs homologues locaux.
Parmi les initiatives soutenues, 16 projets proviennent de la région du Centre, dont 14 sont localisés dans le département du Mfoundi, où se trouve la capitale, Yaoundé. Les autres projets sont répartis dans plusieurs régions, avec 5 dans le Littoral, 2 dans l’Extrême-Nord, et un chacun dans le Nord, l’Ouest, le Sud et le Sud-Ouest. Les financements, variant de 10 à 25 millions FCFA, couvrent des secteurs diversifiés tels que l’agriculture, la pisciculture, les énergies renouvelables, le numérique, la pêche et la santé. Le projet ayant reçu le plus grand financement, soit 25 millions FCFA, concerne la transformation et la commercialisation de riz local à Pitoa, dans l’Extrême-Nord.
Dialyj s’inscrit dans le cadre du Programme d’aide au retour et à l’insertion des jeunes de la diaspora, connu sous le nom de Pari-Jedi. Ce programme cible les jeunes adultes âgés de 21 à 35 ans et vise à favoriser l’échange d’idées et de ressources entre les jeunes de la diaspora et ceux du pays. À travers une plateforme numérique, il encourage les Camerounais vivant à l’étranger à réaliser leurs projets tout en renforçant leur engagement envers leur pays d’origine. Ainsi, le programme finance des initiatives entrepreneuriales menées par des jeunes de la diaspora en collaboration avec des jeunes locaux, que ce soit individuellement ou en groupe.
Le ministère de la Jeunesse et de l’Éducation civique souligne que les projets financés s’inscrivent dans des secteurs à forte croissance économique, technique et sociale, et sont alignés sur les priorités économiques locales, régionales et nationales, tout en répondant au plan d’industrialisation du Cameroun dans une logique d’importation-substitution. Les initiatives touchent à 14 filières, incluant l’agriculture de seconde génération, la production avicole, l’économie circulaire et l’entretien automobile. Ce type d’initiative est d’autant plus crucial face aux défis d’emploi persistants, particulièrement chez les jeunes.
D’après la troisième enquête sur l’emploi et le secteur informel au Cameroun (Eesi3) réalisée par l’Institut national de la statistique (INS), le taux de chômage s’élevait à 8,7 % en 2021, marquant une hausse de 3 points par rapport à 2010. L’enquête révèle également que 62 % de la population est en âge de travailler, soit plus de 16 millions de personnes. Cependant, le taux d’emploi des jeunes âgés de 15 à 34 ans ne s’établit qu’à 39,3 %, avec 47,2 % chez les jeunes hommes et seulement 31,3 % chez les jeunes femmes. Les jeunes diplômés rencontrent des difficultés encore plus grandes : le rapport de l’INS sur le secteur de l’éducation et de la formation indique que le taux de chômage parmi les jeunes de 25 à 35 ans titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur est de 14,8 %, un chiffre cinq fois supérieur à celui des non-scolarisés dans cette tranche d’âge.
Face à ce constat préoccupant, le président Paul Biya a incité les jeunes Camerounais, qu’ils soient résidents ou expatriés, à s’engager activement dans le développement économique du pays. Dans son discours prononcé lors de la Fête de la jeunesse, célébrée le 11 février, il a exhorté les jeunes à se focaliser sur la production de biens et de services afin de réduire les importations, tout en soulignant les opportunités offertes par le Plan triennal d’importation-substitution 2024-2026. Ainsi, le projet Dialyj s’inscrit dans une stratégie gouvernementale plus large visant à améliorer l’employabilité des jeunes et à dynamiser l’économie locale, répondant aux attentes d’un avenir plus prometteur pour la jeunesse camerounaise.
Raphael Mforlem
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