(lavoixdesentreprises.info) – Pour remédier à la pénurie de petites monnaies qui entrave les transactions quotidiennes dans la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac), la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) a pris l’initiative d’injecter 150 millions de pièces de 100, 50 et 25 FCFA. Cette décision vise à fluidifier les échanges économiques et à soutenir l’économie informelle.
Dans un contexte où le commerce informel joue un rôle crucial, la rareté des petites pièces de monnaie crée des obstacles significatifs pour les consommateurs et les commerçants. Les transactions de faible valeur, souvent courantes dans de nombreux secteurs, dépendent grandement de la disponibilité de ces pièces. En l’absence de celles-ci, les échanges deviennent difficiles, provoquant un ralentissement économique et affectant la dynamique commerciale. La décision de la Beac de remettre ces 150 millions de pièces dans le circuit bancaire est donc considérée comme une bouffée d’air frais pour la région.
Cette injection de monnaie vise à accroître la liquidité du système financier, garantissant ainsi que les transactions de faible montant puissent s’effectuer sans entrave. Les autorités de la Beac estiment que cette initiative devrait non seulement dynamiser l’activité économique, mais aussi renforcer la stabilité financière et favoriser l’inclusion financière en rendant les transactions accessibles à tous, même aux plus démunis.
Cependant, la situation n’est pas sans défis. Selon Jean Clary Otoumou, Directeur de l’exploitation de la Beac, bien que les Centres de la Banque centrale soient régulièrement approvisionnés en pièces, la distribution auprès du public reste limitée. De plus, de nombreuses banques et grandes surfaces se montrent réticentes à accepter ces pièces en raison de leur poids et des complications liées à leur gestion. Cette hésitation complique d’autant plus la circulation de la monnaie dans les transactions quotidiennes.
Pour remédier à ces défis, la Beac a mis en œuvre plusieurs mesures visant à garantir une distribution efficace des pièces de monnaie. Parmi ces initiatives, on trouve l’inclusion systématique des pièces dans les prélèvements effectués par les institutions financières ainsi que des rapports mensuels sur les échanges de billets contre des pièces. La Beac a également sollicité la collaboration des établissements de microfinance, pharmacies, supermarchés et petits commerces pour faciliter l’accès à ces pièces, assurant ainsi une meilleure disponibilité.
L’objectif fixé par la Beac est ambitieux : chaque Centre doit atteindre un taux de dissémination des pièces de 100 % d’ici la fin de l’année 2024. Cette démarche est essentielle pour accroître la confiance des citoyens dans le système financier et faciliter les échanges quotidiens.
En outre, il est important de noter qu’aucune pièce de 200 FCFA n’est prévue pour le moment. Cependant, la Beac envisage d’émettre de nouvelles pièces d’ici la fin de l’année, incluant une innovation avec une pièce de 200 FCFA. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large visant à renforcer l’économie de la Cemac, en améliorant la disponibilité de la monnaie et en limitant les trafics liés à l’utilisation actuelle des pièces.
Il est important d’indiquer que l’injection de 150 millions de pièces de monnaie par la Beac représente un pas significatif vers la résolution des problèmes de liquidité dans la Cemac. En facilitant les transactions quotidiennes et en renforçant la confiance des citoyens, cette initiative pourrait jouer un rôle crucial dans la revitalisation de l’économie régionale, tout en soutenant les acteurs du secteur informel qui dépendent largement de ces échanges monétaires.
Sorelle Ninguem
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