(lavoixdesentreprises.info) – A travers l’atelier de restitution et d’échanges sur les études réalisées dans le cadre du projet de dragage de ces voies navigables organisé à Garoua du 19 au 23 août 2024 par le Port Autonome de Douala (PAD), les parties prenantes ont révélé une dégradation significative de ces infrastructures et ont émis des suggestions fortes au gouvernement dans le but de leur redonner vie.
A l’issue des études, il a été donné de constater que le lac de Lagdo a perdu près de 23 % de sa capacité de stockage depuis 1978, tandis que le lac de Maga a subi une perte de près de 50 % de sa capacité de stockage depuis 1979. La profondeur d’eau du fleuve Bénoué a également diminué, limitant la navigation en aval. Le port de fluvial de Garoua quant à lui est actuellement inutilisable en raison de l’envasement.
Face à ces constats alarmants, les participants à l’atelier de restitution et d’échanges sur les études réalisées dans le cadre du projet de dragage de ces voies navigables tenu à Garoua du 19 au 23 août 2024, ont formulé des recommandations pour redynamiser ces infrastructures et relancer l’économie des régions septentrionales du Cameroun.
Pour le lac de Lagdo, il est recommandé d’entreprendre des travaux de dragage urgents, de définir un phasage des travaux en priorisant les affluents principaux, d’actualiser les coûts de dragage en intégrant la mise à jour des données topo-bathymétriques et l’acquisition d’équipements de dernière génération. La valorisation des sédiments dragués à travers la vente de sable et la construction d’une unité de traitement est également encouragée.
Concernant le fleuve Bénoué, il est proposé d’actualiser les études bathymétrique et topographique de la partie camerounaise du fleuve, d’identifier des sites de dépôt des sédiments dragués et de proposer des méthodes de valorisation de ces sédiments. La matérialisation du chenal actuel pour faciliter la navigabilité et l’évaluation environnementale stratégique dans les zones du projet sont également recommandées.
Pour ce qui est du lac de Maga, la réalisation d’une étude topo-bathymétrique pour analyser l’état actuel de l’envasement, les sources et le transport de sédiments est cruciale. La restauration du réseau de lectures limnimétriques, pluviométriques et climatologiques est également nécessaire pour une gestion plus holistique des ressources hydriques et des bassins versants. La création d’une unité spécialisée en charge du dragage du lac de Maga est également proposée.
Quant au port fluvial de Garoua, les participants ont insisté sur l’importance de le transformer en un poumon économique des régions septentrionales du Cameroun. Il est proposé de faire du port de Garoua un combinat portuaire sur plusieurs sites, en prenant en compte les aménagements liés aux activités portuaires, développés, en cours de développement ou à venir dans la localité et les régions voisines. La reconstitution des limites du domaine public portuaire de Garoua et son extension sont également recommandées.
Dans l’optique de mener à bien ces travaux, l’atelier a réuni un large éventail de participants, notamment des représentants du Ministère des Transports, des Travaux Publics, des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières, de l’Autorité Portuaire Nationale, du Port Autonome de Douala, du Conseil National des Chargeurs du Cameroun, de la Mission d’Études pour l’Aménagement et le Développement de la Région du Nord, du Conseil Régional du Nord, du Préfet du Département de la Bénoué, de la Mairie de la Ville de Garoua, des Sous-Préfets des Arrondissements de Garoua 1er et de Lagdo, de la Mairie de la Commune de MAGA et des Maires des Arrondissements de Lagdo, de Garoua 1er, 2ème et 3ème.
Les travaux de l’atelier ont mis en évidence la nécessité d’une action gouvernementale urgente pour redynamiser les voies navigables du Nord-Cameroun et contribuer au développement économique des régions septentrionales du pays.
Raphael Mforlem
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