(lavoixdesentreprises.info) – Pour accompagner le Cameroun dans son élan de développement économique et social, la Banque mondiale a récemment publié plusieurs rapports dressant un bilan de la situation économique du pays et de la sous-région d’Afrique centrale. Ses principales préconisations ciblent la mobilisation des recettes fiscales, la rationalisation des incitations à l’investissement privé et le renforcement de la politique budgétaire.
Dans le cadre de son soutien au Cameroun dans sa marche vers le statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure à l’horizon 2030, la Banque mondiale a récemment mis à la disposition des décideurs politiques trois publications de référence : le « Rapport 2024 sur la situation économique du Cameroun », la « Revue des finances publiques du Cameroun » et le « Baromètre économique de la Cemac ».
Ces documents, présentés officiellement le 6 août 2024 à Yaoundé, permettent d’analyser les dynamiques économiques sous-régionales et nationales, d’identifier les leviers de croissance et d’orienter les politiques publiques vers des réformes plus efficaces pour atteindre les objectifs de développement socio-économique.
Le « Baromètre économique de la Cemac » révèle ainsi que la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) a enregistré un taux de croissance en baisse de 1,7 % en 2023, contre 3,1 % en 2022, principalement tiré par la performance du Cameroun. Les réserves de change de la sous-région ont également diminué, passant de 5,2 à 4,8 mois d’importations sur la même période. La Banque mondiale table néanmoins sur une reprise de la croissance à moyen terme, à condition que les réformes prévues dans le cadre du Pref- Cemac et les politiques de soutien au secteur privé soient poursuivies.
S’agissant du « Rapport 2024 sur la situation économique du Cameroun », il souligne que le taux de croissance du pays a ralenti en 2023 à 3,3 %, contre 3,6 % en 2022, sous l’effet de la conjoncture internationale, du repli de l’investissement public et de contraintes structurelles. Cependant, le rapport relève une performance exceptionnelle de mobilisation des recettes budgétaires, contribuant à l’amélioration du solde budgétaire primaire devenu positif pour la première fois depuis 2009. Il projette une hausse continue du taux de croissance, qui atteindrait en moyenne 4,2 % jusqu’en 2026, grâce à l’amélioration de l’offre en énergie électrique et la progression de l’investissement public. Pour consolider cette tendance, la Banque mondiale recommande de prioriser les dépenses d’infrastructures et de poursuivre la diversification économique.
La « Revue des finances publiques du Cameroun » met quant à elle en exergue les marges de progression en matière de mobilisation des recettes fiscales. Selon ce document, la collecte de ces recettes ne représente que 58% de leur potentiel, soulignant l’existence de réformes à entreprendre au niveau de la politique et de l’administration fiscales. La Banque mondiale propose ainsi une révision de la loi sur les incitations à l’investissement privé, une réduction du champ d’application des exonérations et une réforme de la fiscalité foncière et forestière.
Lors de la présentation de ces publications, le ministre de l’Économie, Alamine Ousmane Mey, a salué « la qualité de ces trois ouvrages analytiques » et souligné que plusieurs de leurs recommandations sont déjà en cours de mise en œuvre ou intégrées dans le nouveau cadre de partenariat-pays Cameroun-Banque mondiale pour la période 2025-2029.
Le Cameroun poursuivra ainsi ses efforts de consolidation budgétaire, de lutte contre l’inflation, de diversification économique et d’industrialisation, conformément aux orientations de sa Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 (SND30). De son côté, le directeur des Opérations de la Banque mondiale au Cameroun, Cheick Fantamady Kante, a réitéré le soutien de son institution pour la réussite de cette stratégie ambitieuse.
Paul Tchameni
About The Author
En savoir plus sur La Voix des Entreprises
Subscribe to get the latest posts sent to your email.