(lavoixdesentreprises.info) – La Banque africaine de développement (BAD) a publié un rapport interpellant sur l’absence de transformation structurelle avérée au Cameroun. L’institution suggère une série de réformes pour débloquer le potentiel de développement du pays, à commencer par un rééquilibrage de l’architecture financière mondiale.
Malgré les efforts déployés ces dernières années, le Cameroun peine à engager une véritable transformation structurelle de son économie. C’est le constat établi par la Banque africaine de développement (BAD) dans son Rapport pays 2024 intitulé : « Impulser la transformation du Cameroun par la réforme de l’architecture financière mondiale ».
Dans ce document, la BAD, l’un des principaux bailleurs de fonds des économies africaines, dresse un bilan nuancé de la situation au Cameroun. Si des progrès ont été accomplis, notamment dans le développement des infrastructures ou la promotion de l’entrepreneuriat, les résultats peinent à se concrétiser en termes de diversification économique, d’industrialisation et de réduction des inégalités.
Parmi les principaux freins identifiés par l’institution, on peut citer la faiblesse des infrastructures, un climat des affaires et de gouvernance encore perfectible, des compétences et un système éducatif insuffisants, ainsi que les conflits armés et l’insécurité qui affectent certaines régions.
Surtout, le rapport souligne un obstacle majeur : le financement inadéquat de la transformation structurelle. « Malgré les efforts du gouvernement pour mobiliser des ressources, les besoins de financement restent largement supérieurs aux capacités nationales », explique Akinwumi Adesina, président de la BAD.
C’est pourquoi l’institution appelle à une refonte en profondeur de l’architecture financière mondiale, afin de permettre aux pays africains d’accéder plus facilement aux financements dont ils ont besoin pour impulser leur développement.
Pour le Cameroun, la BAD préconise un plan d’action articulé autour de plusieurs axes stratégiques : Investir massivement dans les infrastructures, pour améliorer la connectivité, la logistique et l’accès aux services de base (eau, électricité) ; Promouvoir l’industrialisation, en développant le secteur manufacturier, moteur majeur de la transformation structurelle ; Renforcer le secteur agricole, qui demeure un pilier important de l’économie, employant 60 % de la population active et représentant 20 % du PIB ; Encourager l’entrepreneuriat et l’innovation, pour dynamiser la création d’entreprises, stimuler la compétitivité et favoriser l’émergence de nouveaux secteurs économiques ; Favoriser l’intégration régionale et l’accès aux marchés internationaux, afin de tirer parti des opportunités offertes par la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) ; Mettre en place une budgétisation sensible au genre, pour réduire les inégalités et promouvoir l’inclusion économique des femmes.
« Ces réformes nécessitent des investissements conséquents, que le Cameroun ne peut pas mobiliser seul », souligne Akinwumi Adesina. C’est pourquoi la BAD appelle la communauté internationale à s’engager davantage aux côtés du pays, à travers un rééquilibrage de l’architecture financière mondiale.
A.B
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