(lavoixdesentreprises.info) – Lors de la présentation des grandes lignes directrices issues de son comité de politique monétaire le 25 juin 2024, le gouverneur de la Beac, Yvon Sana Bangui, a plaidé pour une implication accrue de l’institution dans l’élaboration des plans de développement nationaux des pays membres de la zone FCFA en Afrique centrale.
Institution financière incontournable de la zone FCFA en Afrique centrale, la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) joue un rôle crucial dans la gestion de la politique monétaire et la préservation de la stabilité économique de la région. Pourtant, son soutien semble trop souvent négligé par les États membres dans la conception de leurs politiques de développement.
C’est le constat dressé par le gouverneur Yvon Sana Bangui, qui a appelé à une plus grande implication de la Beac dans l’élaboration des plans directeurs de développement nationaux. Une recommandation motivée par le rôle essentiel que peut jouer l’institution dans le maintien de la stabilité des prix, le renforcement de la confiance des investisseurs et la création d’un environnement économique favorable à la mise en œuvre de ces stratégies de développement.
En effet, bien que disposant de l’expertise, des moyens financiers et de l’assistance technique nécessaires pour épauler les États, la Beac semble trop souvent mise à l’écart des processus décisionnels. Une mise à l’écart qui nuit clairement au développement harmonieux de la sous-région, chaque pays agissant de manière isolée sans véritable coordination.
« Pour la mise en œuvre de projets de développement, des États comme le Gabon qui ne disposent pas de réels avantages comparatifs par rapport aux autres pays de la région, pourraient s’appuyer sur l’expertise, les conseils sur la gestion des finances publiques ou la mobilisation des ressources de l’institution », souligne ainsi le gouverneur.
Au-delà du soutien technique et financier, une implication accrue de la Beac permettrait également d’harmoniser les politiques économiques des États membres, favorisant ainsi une meilleure cohérence et complémentarité des initiatives de développement à l’échelle régionale. Une coordination indispensable pour remédier aux échecs passés, à l’image de la compagnie aérienne Air Cemac qui n’a finalement pas réussi à s’imposer.
« Jumelée à l’expertise de pays comme le Cameroun, dont le Gabon importe une part non négligeable de produits alimentaires, on pourrait réduire notre stress alimentaire », illustre ainsi Yvon Sana Bangui, soulignant les bénéfices potentiels d’une telle approche coordonnée.
En favorisant les échanges commerciaux, les investissements transfrontaliers et la coopération économique, la Beac pourrait donc jouer un rôle de premier plan dans le développement durable et inclusif de la région Afrique centrale. Une implication cruciale pour assurer une gestion économique efficace, soutenir la diversification économique et renforcer la stabilité monétaire et financière à l’échelle régionale.
S.N
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