(lavoixdesentreprises.info) – Le Centre des Nations Unies pour les Droits de l’Homme et la Démocratie en Afrique Centrale a organisé un atelier de trois jours à Douala pour outiller les professionnels de médias sur le traitement de l’information en période de conflits. L’objectif est de leur fournir des stratégies de prévention et de protection face aux défis sécuritaires et sanitaires auxquels ils peuvent être confrontés.
Un atelier de trois jours, tenu du 28 au 30 mai dernier à l’hôtel Bano Palace de Douala, a réuni des journalistes et blogueurs dans le but de les outiller sur les enjeux de la couverture médiatique en période de crise. Cet événement, organisé par le Centre des Nations Unies pour les Droits de l’Homme et la Démocratie en Afrique Centrale (Hcdh) en collaboration avec l’Association des Blogueurs du Cameroun, s’inscrit dans un contexte où la protection internationale des journalistes continue de poser de nombreux défis, y compris dans les situations de conflit.
Plusieurs sessions ont été proposées aux participants, abordant des thématiques telles que : « L’intégration de la protection dans la communication de crise, enjeux et défis » ; « Défis et protection auxquels sont confrontés les professionnels des médias : causes, conséquences et idées pour renforcer la protection » ; ou encore « Renforcer la protection : un guide pratique ». Un temps de « Brainstorming : forces, faiblesses, opportunités et menaces liées à la couverture des événements sensibles » a également été consacré, de même qu’une « Étude de cas sur le conflit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun ».
L’accent a notamment été mis sur l’importance du fact-checking et de l’accès à l’information en période de crise, deux enjeux majeurs pour les journalistes et blogueurs qui souhaitent traiter l’information de manière fiable et transparente. La redevabilité des autorités a également été identifiée comme un élément clé pour la protection des professionnels des médias.
Selon Kiven Fonyuy, responsable des droits de l’homme, « le journaliste doit s’armer de mesures de prévention lorsqu’il songe à se rendre sur le terrain pour réaliser un reportage ou couvrir une activité en situation de crise ou d’urgence, avant de penser à une protection ». Dans cette optique, les participants ont été encouragés à renforcer leurs connaissances sur les lois et les textes légaux encadrant leur activité, et toujours être du côté de la réglementation (loi). Mais aussi, le journaliste doit mener une analyse approfondie des risques liés à sa descente sur le terrain dans des zones de conflit.
En outre, Kiven Fonyuy a surtout tenu à rappeler aux uns et aux autres « qu’aucune information n’est accessible à tout prix pour un journaliste ». Une façon pour lui de mettre en garde les professionnels des médias qui, lorsqu’ils ont l’impression que l’accès à une source sur le terrain ne leur sera pas évident dans certaines circonstances, trouvent nécessaire de tromper leur interlocuteur en se faisant passer pour quelqu’un d’autre, pensant qu’ils pourront facilement avoir accès à l’information. Sauf qu’en procédant ainsi, ces derniers se mettent dans une situation à risque.
Quant à Frédéric Takang, correspondant de BBC Afrique, il a par ailleurs partagé son expérience lors de la crise sécuritaire dans la région du Nord-Ouest, soulignant l’importance pour les journalistes de se munir d’équipements de protection adaptés et de maintenir une communication constante avec leur rédaction ou encore leurs confrères.
Bien que les journalistes bénéficient d’un statut particulier en droit humanitaire international, la réalité du terrain montre que leur protection reste un défi majeur, notamment dans les situations de conflits armés. Cet atelier a permis aux participants de mieux appréhender les enjeux liés à leur sécurité et de se doter d’outils concrets pour faire face aux crises à venir.
Raphael Mforlem
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